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Cyberaction : Stop aux accords entre EDF et le russe Rosatom
Article mis en ligne le 16 mars 2022

Malgré la guerre en Ukraine, la filière nucléaire française renforce ses liens avec le groupe nucléaire public russe Rosatom. Le Figaro a révélé mardi 8 mars qu’EDF pourrait céder à Rosatom 20 % de GEAST, filiale de GESteam Power, l’entreprise de Belfort spécialisée dans la fabrication des turbines pour centrales nucléaires Arabelle. « Le pacte d’actionnaire entre EDF et Rosatom a déjà été validé entre les deux parties », lit-on dans le quotidien.

« Le retour d’Arabelle dans le giron français a été célébré par Emmanuel Macron lors d’une visite à Belfort le 10 février. Mais ni le chef de l’État ni le repreneur n’avaient évoqué alors l’arrivée prévue dans un second temps du spécialiste russe de l’atome civil », lit-on dans Le Figaro.

Pourquoi Rosatom s’intéresse-t-il à GEAST ? Selon le quotidien, l’usine de Belfort fournit à l’entreprise publique russe les turbines Arabelle, les alternateurs et les îlots conventionnels nécessaires à la construction de ses réacteurs VVR. Les commandes de Rosatom représentent ainsi la moitié du chiffre d’affaires de GEAST.

Quid des sanctions anti-russes ?

Reste à savoir si la guerre en Ukraine compromettra cette participation russe au capital de l’entreprise française. Sans être fatales, des sanctions anti-russes dans le secteur du nucléaire seraient un coup dur pour GEAST et EDF. « Le plan de charge serait problématique pendant trois ou quatre ans, mais on pourrait par exemple accélérer le programme français de six EPRannoncé mi-février par le président Macron », a dit au Figaro une « source proche du dossier ». Ce risque de baisse du chiffre d’affaires lié à la perte des commandes russes conduirait EDF à « envisager de renégocier le prix » de GEAST avec GE. Début février, GEAST était valorisée à 1,2 milliard de dollars.

Selon Le Figaro, ces sanctions anti-russes auraient surtout des conséquences catastrophiques pour Rosatom. « GEAST construit en ce moment les alternateurs géants pour sa centrale turque d’Akkuyu. Si ceux-ci étaient bloqués en France, le chantier serait stoppé aussi longtemps que dureraient les sanctions, lit-on dans le quotidien. Plus largement, Rosatom ne pourrait plus vendre une seule centrale et perdrait probablement tous ses contrats en cours. Concevoir un autre réacteur avec un autre fournisseur de turbine, chinois par exemple, prendrait des années. »

L’entreprise GEAST est un exemple parmi d’autres des nombreuses relations commerciales entre les filières nucléaires française et russe, comme l’a montré une note de l’ONG Greenpeace publiée jeudi 10 mars. (...)

Viser les importations

Mais pourquoi ne pas également interdire l’importation d’uranium, les services d’enrichissement, le combustible nucléaire, les réacteurs et les services de combustible nucléaire, et toute coopération organisée sur le nucléaire avec la Russie ? C’est une question d’argent, mais aussi de puissance douce (et de puissance très dure, car Rosatom produit aussi des armes nucléaires). Les Russes sont partout dans le monde...nuclear.org, dans ITER, dans Generation IV Forum et ils ont certainement leurs gens dans la European Nuclear Society et l’American Nuclear Society. (...)