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Slate.fr
D’une blague de gauche à l’offensive de l’ultra-droite : aux origines du politiquement correct
Article mis en ligne le 16 août 2017
dernière modification le 14 août 2017

(...) un nouvel ennemi a « ironiquement » fait irruption en territoire états-unien « 200 ans après le Bill of rights », soulève George Bush père. Ce nouvel adversaire de l’intérieur si fourbe et si insidieux porte un nom : le « politiquement correct ». C’est une « croisade contre la civilité » menée dans les universités par des « extrémistes politiques » qui montent les citoyens américains les uns contre les autres « sur la base de leur classe ou de leur race » tout en abusant du privilège du free speech garanti par le 1er amendement de la Constitution américaine, poursuit-il, augurant une bataille culturelle à venir

(...) Vingt cinq ans plus tard, l’expression est largement tombée dans le langage courant en devenant une sorte de nouveau point Godwin – ou point Staline – du débat public. Outre-Atlantique, cette formule rhétorique permet par exemple au candidat républicain Donald Trump de discréditer ses adversaires politiques forcément « politically correct » face à son franc parler. Et en France, elle arme l’éditorialiste Éric Zemmour ou le philosophe Alain Finkielkraut pour pourfendre la « bien-pensance » (forcément de gauche).

Une « arme contre l’égalité »
Qu’il s’agisse de dénoncer des propos haineux racistes ou homophobes, de défendre la diversité et la parité, ou de rendre la grammaire moins sexiste, tout propos un tant soit peu progressiste et/ou critique est en effet aujourd’hui presque systématiquement taxé de politiquement correct. Et le mot d’ordre est à ce point rassembleur, qu’absolument personne – et sûrement pas à gauche – ne s’en revendique. « Le politiquement correct, ce serait tout ce qui satisfait à une idéologie bien-pensante et euphémisante des réalités sociales », soulève Anne-Charlotte Husson, blogueuse féministe et doctorante en sciences du langage.

D’ailleurs, on ne sait pas vraiment ce que recouvre la notion pour ses détracteurs (...)