
L’élément déclencheur de la vague de fond du « printemps arabe » de 2011 a eu lieu le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid, petite ville de Tunisie. Un jeune précaire s’immolant par le feu pour protester contre l’arbitraire quotidien, et c’est une ville, puis une région qui se soulèvent, affrontent les forces de sécurité. À partir du 10 janvier, la capitale Tunis est gagnée par l’insurrection et le 14 janvier, l’armée lâche Ben Ali et celui-ci s’enfuit, mettant fin à 23 ans de pouvoir absolu. À partir du 14 janvier, l’agitation s’accélère dans quasiment tous les pays de la région, l’Égypte se soulève et en moins de trois semaines et avec la neutralité de l’armée, le peuple égyptien obtient la destitution de Moubarak le 12 février 2011.
De nombreux gouvernements craignent un effet domino comme en Algérie ou au Soudan, alors qu’ailleurs la répression et parfois quelques concessions comme au Bahreïn, au Yémen, à Oman, au Maroc ou même en Arabie saoudite ont stoppé pour l’instant la gronde populaire. Dans certains pays la répression a même été violente, sans que les pays occidentaux n’interviennent, au contraire, on se rappelle que lors du début de la contestation en Tunisie, la France avait propose son aide à …la police !
(...) Les USA et la France interviendraient pour le bien des peuples ? L’Otan serait-il devenu le prolongement de la ligue des droits de l’homme ? Lorsqu’Israël a tué plus de deux mille civils en bombardant Gaza, ont-ils instauré une « no fly zone » ? Non. Combien de dictatures garantissant leur intérêt soutiennent-ils dans le monde ? La vie d’un Palestinien ne vaut pas celle d’un Libyen ou d’un Syrien ? Il y aurait de « bons Arabes » et de « mauvais Arabes » ?
Certains dans l’euphorie de voir tomber les régimes d’Assad ou de Kadafi, ce que je conçois, sont prêts à accepter les aides de gens peut recommandables. Mais si la révolution vient de l’extérieur, elle n’est pas gratuite. Ne soyons pas dupe, pour se maintenir, le système capitaliste met en coupe réglée les trois quarts de la planète, pourquoi voudriez-vous que cela s’arrête ?(...)