Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Vacarme
Dans la boite noire des années 10 : crise, néo-fascisme et mouvements sociaux
Article mis en ligne le 14 juillet 2019
dernière modification le 12 juillet 2019

Comme tout livre politique digne de ce nom, Le capital déteste tout le monde de Maurizio Lazzarato (Amsterdam, 184 pp., 14€) s’attèle à penser la contingence historique dans laquelle nous sommes plongé.es. D’après l’auteur, notre époque est un creuset de contradictions, qui vont du blocage des processus d’accumulation à l’émergence de nouveaux mouvements sociaux, en passant par le tournant autoritaire de l’État et la montée de forces néo-fascistes à l’échelle globale.

L’essai offre ainsi une analyse stimulante de la période actuelle, hantée par des guerres contre les pauvres, les femmes et les racisé.es, mais aussi par des irruptions subjectives imprévisibles et inédites. Loin de l’image apaisée d’une domination sans reste, les années 10 se présentent en fait comme un prisme privilégié pour réfléchir sur les impasses historiques qui entravent toutes les tentatives de sortie de crise – qu’elles proviennent d’en haut ou d’en bas. À cet égard, l’ouvrage pointe la focale sur plusieurs problématiques qui ont le mérite de jeter une lumière originale sur des sujets à l’ordre du jour. Avant d’esquisser quelques remarques finales destinées à discuter certaines thèses de l’essai, nous nous limitons à aborder rapidement quatre questions : 1. les origines obscures du néolibéralisme ; 2. l’actualité du fascisme ; 3. la critique du soi-disant néo-populisme ; 4. le renouvellement de la perspective révolutionnaire. (...)

La contre-révolution néolibérale

À suivre Lazzarato, l’un des grands enseignements que nous pouvons tirer rétrospectivement de la fin du XXème siècle est que sans menace révolutionnaire, le réformisme n’a aucune chance. L’existence de forces révolutionnaires est la condition matérielle de possibilité du réformisme (...)