
Oli est non binaire. Donc une personne trans qui n’est ni un garçon ni une fille. Iel, le pronom qu’Oli nous a demandé d’utiliser, a eu la chance de pouvoir compter sur sa mère et son père pour cheminer dans sa transition, qui n’a pas été amorcée sur un coup de tête. Comme Justin, Jade*, Élianne et Dorian, iel a pris sa décision au terme d’une profonde réflexion qui le laissait par moment avec plus de questions que de réponses.
« Je ne comprends pas tout. Je ne comprends pas toujours pourquoi Oli a voulu faire cette transition, avoue Mireille, sa mère, mais ce qui est clair, c’est qu’il y a là quelque chose d’important. Je trouve que les gens sautent tellement vite à traiter ça comme une passade de jeunesse ! Ça touche quelque chose de tellement sensible et de tellement profond que ça ne peut pas ne pas être sérieux. Ça ne se peut pas. »
Oli vit à Montréal, va au cégep, a un travail d’été, des amis et mène une vie pas bien différente de celle des autres jeunes de 18 ans. La différence, c’est qu’iel ne se considère ni comme un garçon ni comme une fille. D’où sa préférence pour un pronom neutre. Ce constat, iel l’a fait après un long et parfois douloureux questionnement survenu à l’adolescence. (...)
Oli a eu de la chance : iel a vite pu compter sur le soutien de sa mère, Mireille, qui avait remarqué que son enfant lui parlait de plus en plus du sort réservé aux personnes trans. De discussions en déductions, elle a eu l’intuition de demander à son ado quels pronoms utiliser au cours de leurs échanges. Ce qui a provoqué son coming out.
Se révéler aux autres
Les choses n’ont pas été si simples pour Justin, Dorian, Élianne et Jade. D’où leur souci de préserver leur anonymat dans ce reportage. Presque tous ont traversé des moments difficiles avec leur famille lorsque, au terme d’une réflexion souvent longue et vécue dans la solitude, ils se sont ouverts à leurs parents. Pour la plupart autour de 15 ans. (...)