
Après le retrait des forces de Moscou de la région, des habitants commencent à livrer le récit effroyable des exactions auxquelles ils ont été soumis de façon systématique.
La brume de l’occupation se dissipe progressivement. A Kherson, comme dans les autres régions occupées d’Ukraine, les témoignages de torture et de sévices sexuels infligés par les militaires et les membres des services de sécurité russes, avant leur retrait achevé le 11 novembre, s’amoncellent. Leur nombre et les méthodes employées suggèrent un caractère systémique et non des actes isolés.
Artem, 26 ans, a été arrêté après que les Russes ont découvert qu’il s’était engagé dans la défense territoriale, une organisation de volontaires armés, placée sous l’autorité du ministère ukrainien de la défense. « Je pense que des voisins m’ont dénoncé, ils savaient que j’habitais chez mes parents », explique ce jeune homme au regard fiévreux et au front barré de rides trop profondes pour son âge. Le 1er mai, à 8 heures du matin, des militaires surgissent à la datcha d’Artem. Ils le frappent, le menottent et tirent une balle près de sa tête. « Ensuite, deux hommes m’ont mis la tête sous l’eau pour me faire suffoquer. » (...)
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L’ampleur des cas de torture à Kherson pendant l’occupation russe de cette ville de sud de l’Ukraine est « horrible », a déclaré jeudi un haut responsable ukrainien chargé des droits de l’Homme.
« Je n’ai pas encore vu » de tortures « à une telle échelle », « après avoir visité toutes les salles de torture dans diverses régions de l’Ukraine », a déclaré Dmytro Loubynets, chargé au Parlement des droits de l’Homme, à la télévision nationale. « L’ampleur du phénomène est horrible ».
Des « dizaines de personnes » étaient « électrocutées, battues avec des tuyaux métalliques. Leurs os étaient brisés » et « les Russes ont filmé tout cela », a-t-il accusé. « Je suis sûr que dans chaque localité importante on va découvrir une salle de torture. Car c’est un système mis en place par la Russie ».
Les autorités ukrainiennes ont annoncé avoir découvert plusieurs salles de torture dans des zones de la région de Kherson reprises récemment aux Russes après des mois d’occupation. (...)
– France TV info :Guerre en Ukraine : ce que l’on sait des actes de torture rapportés à Kherson et décrits comme un "phénomène" d’une ampleur "horrible"
(...) Des interrogatoires pour obtenir des confessions
De quoi étaient accusés les Ukrainiens conduits dans ces prisons ? Oleksander, toujours cité par CNN, raconte que les policiers russes présents à Kherson pendant l’occupation l’ont accusé d’être un criminel. Un autre Ukrainien, Kosta, explique avoir été accusé d’appartenir à un réseau de saboteurs s’en prenant aux officiels et aux installations russes, poursuit CNN. (...)
Des crimes de guerre et des tortures "systématiques" (...)
l’ONU a alerté sur de nombreux cas de prisonniers de guerre torturés dans les deux camps. "La grande majorité [des prisonniers de guerre capturés par les forces russes] que nous avons interrogés nous ont dit avoir été torturés et maltraités", a rapporté Matilda Bogner, responsable de la mission de surveillance des droits humains en Ukraine. L’ONU a également reçu des "allégations crédibles" d’exécutions sommaires de prisonniers de guerre russes capturés par les forces ukrainiennes et de plusieurs cas de tortures et de mauvais traitements. Elle a cependant ajouté que ces violations de la Convention de Genève relative au traitement des prisonniers de guerre, ratiffiée par les deux pays, étaient "plutôt systématiques" côté russe et pas côté ukrainien.
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