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Dans une semaine, la rentrée scolaire : prudence face aux risques de cyber-harcèlement
Article mis en ligne le 27 août 2022

Voici des données inquiétantes : 41% des Français déclarent avoir été victimes de cyberviolences et 31% admettent en avoir commis. Les violences en ligne sont un phénomène extrêmement répandu. Selon l’IFOP, qui a étudié le phénomène, elles ont de lourdes conséquences sur la vie et la santé des victimes, parfois jusqu’à la tentative de suicide pour plus d’1 victime sur 10. Pourtant, ces agressions spécifiques restent largement minimisées et impunies. Cette tendance se développe via les réseaux sociaux et certains préfèrent se déconnecter plutôt que de subir des messages agressifs ou insultants.

Les cyberviolences présentent sous de multiples formes : cela concerne les menaces, les insultes, différentes formes d’intimidation mais aussi le harcèlement qui a pour caractéristique de durer dans le temps.
Un phénomène massif…

Plus de 4 Français sur 10 ont déjà été victimes de violences en ligne. Ce phénomène concerne plus particulièrement les 18-24 ans, qui sont 87% à déclarer avoir subi une situation de cyberviolence. Mais ne pensez pas que cela reste cantonné à cette tranche d’âge. L’ensemble de la population française est concernée et les femmes particulièrement. Faut-il s’en étonner ?

Une étude un peu ancienne déjà montre également qu’en Europe, 1 femme sur 5 a subi une forme de violence grave sur internet en raison de son genre depuis l’âge de 15 ans. D’autres chiffres mis en avant par le rapport montrent que les femmes ont 27 fois plus de probabilités d’être abusées en ligne que les hommes, qui constituent 61% des agresseurs. (Ce qui veut dire aussi que 39% sont des femmes).

Mais le sujet d’aujourd’hui concerne surtout les cyberviolences qui prennent leurs sources dans les établissements scolaires.

… dans le monde entier (...)

l’UNICEF rapportait qu’un enfant sur trois, dans 30 pays étudiés, disait avoir été victime de harcèlement en ligne.
En France, tous les milieux et tous les établissements sont concernés…

Les collégiens scolarisés en zone prioritaire déclarent plus qu’ailleurs avoir été auteurs de harcèlement (4,4 % contre 2,5 % en France) (...)

les jeunes des milieux populaires sont les plus touchés (...)

À l’école, un phénomène de groupe au mépris des différences

Une des explications la plus évidente du harcèlement est que le groupe supporterait mal la différence qui existe entre lui et un élève qui se distingue par sa différence. Cette différence serait à l’origine d’une peur de l’inconnu, qui susciterait alors un réflexe de protection passant par l’exclusion de l’autre et se concrétisant par le harcèlement. Le groupe, dont les membres peuvent rester témoins ou bien se joindre au harceleur, peut se transformer en « meute ».

La moindre différence, quels que soient l’élève ou le groupe, peut devenir prétexte à harcèlement. (...)

les enfants particulièrement vulnérables sont plus souvent victimes du harcèlement que les autres. Ainsi, les enfants plus petits, plus faibles, timides, dépressifs et peu sûrs d’eux-mêmes sont plus fréquemment victimes, explique la Défenseure des droits Claire Hédon. Il en va de même des élèves en situation de handicap (...)

Enfin, on ne le dit pas non plus, mais les enfants issus de l’immigration sont plus souvent exposés aux situations de harcèlement scolaire. La vulnérabilité, au-delà de la différence qu’elle manifeste, facilite le passage à l’acte de l’agresseur : il est plus aisé de s’attaquer à une personne sans défense et silencieuse. (...)

Mais alors comment agir ?

Les professionnels de l’enfance et de l’adolescence ne peuvent ignorer ce phénomène. Quand un jeune se plaint, ce n’est pas toujours qu’une affaire de gosses dans la cour de récré. Justement, il est nécessaire pour les adultes de prêter une oreille attentive aux enfants qui s’expriment. Car le problème est qu’il y a toutes celles et tous ceux qui ne disent rien et qui souffrent en silence. Cette réalité est généralement soustraite et hors de portée de la vigilance des adultes

Les chefs d’établissements sont invités à développer des points de soutien aux éventuelles victimes. Il existe un réseau de 335 référents « harcèlement » dans les académies. (...)

Le site Magic Maman apporte quelques pistes sur ce que les parents devraient faire. Au-delà, l’écoute de leurs enfants qui est essentielle, les parents doivent pouvoir collecter toutes les preuves du harcèlement en ligne (...)

. Ils permettent de porter plainte ou du moins de saisir les services de police et de gendarmerie. Bien évidemment, avant d’aller à la plainte, il faut rapidement saisir l’institution scolaire.

Il est aussi important dans un second temps de faire effacer les traces et dont les messages insultants qui continuent de harceler le mineur dès lors qu’il consulte son compte internet. Le site e-enfance.org apporte des éléments sur ce qu’il faut faire (...)

Dans tous les cas, si le harcèlement est avéré, une évidence est rappelée, n’utilisez en aucun cas la violence. Cela risquerait d’aggraver la situation plus qu’autre chose. Enfin, si vous connaissez un enfant qui se dit témoin d’un cas de cyberharcèlement entre élèves et vous en fait part, il est primordial d’alerter immédiatement l’établissement scolaire afin qu’il puisse intervenir.