
Un vent de panique souffle dans les hauts sphères de la démocratie occidentale.
M. Julian Assange, le fondateur du site Wikileaks est arrêté par la police anglaise en vertu d’un mandat international émis par Interpol. Le site, qui multiplie les révélations croustillantes sur les dessous de la politique étrangère américaine, est supprimé. Certains sénateurs américains promettent de nouvelles lois pour pouvoir bien mater le mécréant. L’un des anciens conseillers du Premier ministre Stephen Harper appelle à son assassinat sur les ondes de la télévision d’État. (...)
Un modèle commence à prendre forme devant nos yeux.
Le cas Assange fera école. Même si vous ne contrevenez aucune loi, il y en aura une spécialement pour vous et vous serez puni de façon exemplaire. Vos chuchotements pourraient occasionner des ennuis au pouvoir : vous risquerez d’être « rendu » à Guantanamo, ou quelque part ailleurs dans le goulag américain de la torture et de la disparition en tant que « combattant ennemi ». Bientôt le « terrorisme informatique » —ce de quoi M. Assange est accusé—sera assimilé à celui des bombes et des enlèvements.
Le fournisseur qui abrite votre site verra très rapidement son intérêt à rompre ses liens avec vous. Idem pour vos « partenaires » d’affaires. Vous serez infréquentable, votre réputation détruite, comme par un vote unanime à l’Assemblée nationale.
Vu sous cette optique, le Québec se trouverait à l’avant-garde. Depuis deux ans, les auteurs de Noir Canada font face à une poursuite dont le but serait non de rétablir la justice—quelle notion risible pour une société multinationale, ou pour un gouvernement digne d’une colonie—mais d’intimider, de briser, de détruire tous ceux qui voudraient contester la version officielle. Peu importe quelle version officielle. (...)
J’exagère, vous croyez.
« Pas de panique » chantait la charmante Caïman fu.
Mais alors de quoi ont-ils peur ?