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De ces lieux mis au ban de la société (Banlieues)
par Sofiane MEZIANI samedi 8 octobre 2011
Article mis en ligne le 12 octobre 2011
dernière modification le 8 octobre 2011

Il est désormais coutume de voir à la veille de chaque élection, présidentielle en l’occurrence, des reportages sur la délinquance dans les zones sensibles de l’hexagone défilés en boucle dans les médias. Depuis quelques semaines, des chaines comme TMC, diffusent des enquêtes sur les quartiers et le grand banditisme qui sévit dans ces lieux populaires. Le plus étonnant, c’est que tout au long de ce genre de documentaire, les enquêteurs tentent d’esquisser un portrait héroïque des forces de l’ordre en diabolisant les suspects pourchassés.

ce genre de documentaire fait plus de cinéma que d’enquête journalistique. C’est une ruse médiatique bien connue qui a pour seul dessein d’alimenter le sentiment d’insécurité au sein de la cité et ainsi pousser les citoyens à voter sous la force de l’émotion. On amorce ainsi le vote actif, rationnel, pour déclencher un vote réactif, émotionnel. La diabolisation des « banlieues » - terme à l’acception péjorative – est une méthode désormais traditionnelle employée par de perfides politiciens pour jouer sur le sentiment d’insécurité. En effet, certains démagogues assoiffés de pouvoir manipulent, en temps d’élection particulièrement, avec une indigence exécrable, l’amygdale collective, surfant ainsi sur les émotions et la peur. (...)

Le principal défi que nous devons relever actuellement est de réconcilier ces zones populaires avec le reste de l’hexagone français. Il incombe à notre société de reconsidérer le rapport qu’elle entretient avec ces territoires sensibles en y exploitant ce qu’il y a de plus positif et de plus bénéfique au profit de la cité plutôt que de les réduire sans cesse à leurs fléaux qui encore une fois sont la conséquence d’une politique démesurée, plus en phase avec les valeurs qu’elle prétend défendre.
(...)

faire porter tous les problèmes de la société aux quartiers populaires, comme s’il s’agissait d’une « déchèterie sociale » où l’on jette tous les « encombrants politiques » est d’une irresponsabilité nauséeuse ! Or, on le sait aujourd’hui, les dirigeants politiques, incapables de faire face aux réels défis de la société, notamment le chômage et le logement, tentent, pour échapper à la réalité – leur réalité au demeurant – de créer un ennemi – tantôt la femme en burqa, le terroriste tantôt le délinquant, la banlieue quand tout n’est pas regroupé sous un même nom, dans un même sac, l’Islam - auquel ils feront porter tout le poids et toute la responsabilité du mal-être de la société. (...)

les jeunes de quartiers n’ont nul besoin que l’on parle pour eux ! Il faut leur donner les moyens de s’exprimer et surtout se donner les moyens de les écouter !
(...)

il faut lutter contre le système capitaliste et promouvoir une philosophie de l’être où la règle d’or serait : tu vaux en fonction de ce que tu es ! Et, enfin, batailler contre la politique de la peur en favorisant le vivre ensemble, le dialogue et le débat d’idées. Une philosophie de l’être, donc, qui se traduira par une politique rationnelle incitant au vivre ensemble et à la fraternité plutôt qu’une idéologie de l’avoir qui a recours, pour s’autoalimenter, à une politique de l’émotionnel favorisant le rejet, l’individualisme et le repli sur soi. C’est un travail de longue haleine, qui a besoin de détermination, de courage, et surtout d’immersion sociale, politique et philosophique.

(...) Wikio