
L’IFOP-Fiducial a fait une enquête par sondage pour Sud-Radio sur le revenu universel. Échantillon représentatif de 1503 personnes par la méthode des quotas, intervalle de confiance, tout est fait pour nous rassurer, pauvres béotiens scientifiques. Petite incertitude toutefois avec les interviews par « questionnaire auto-administré en ligne ».
Le questionnaire comprend trois séries de questions : sur l’adhésion à différentes affirmations concernant le revenu universel, sur son principe et sur son applicabilité.
Première série de questions
Vous savez que certains défendent l’idée de la création en France d’un revenu universel. Chaque citoyen qu’il soit riche ou pauvre, qu’il ait un emploi ou non recevrait ainsi tout au long de sa vie un même revenu de base (qui pourrait être de 750 euros par mois). Ce revenu de base pourrait se cumuler avec le salaire ou la pension de retraite mais remplacerait certaines prestations sociales comme le RSA. La mise en place d’une telle mesure représenterait un coût de 300 milliards par an (le budget de l’État étant d’environ 370 milliards par an).
Pour chacune des opinions suivantes que l’on peut entendre à propos de ce revenu universel, indiquez si vous êtes, tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas d’accord du tout.
La question comporte une erreur grossière, voire un mensonge : si l’on verse 750 euros par mois à 66 millions de personnes, le coût est égal à 750 x 12 x 66 millions = 594 milliards.
Si on ne donne que 300 euros pour les enfants de moins de 14 ans (13,5 millions) et 500 euros de 14 à 18 ans (2,5 millions), le coût est : (300 x 12 x 13,5 millions) + (500 x 12 x 2,5 millions) + (750 x 12 x 50 millions) = 513,6 milliards.
L’erreur mise dans la tête des personnes interrogées est donc d’un facteur compris entre 1,7 et presque 2.
Parmi les options soumises, deux portent sur des affirmations entendues surtout dans le camp conservateur hostile (coût nécessitant une hausse des impôts et assistanat), deux portent sur des affirmations venant du camp favorable (plein emploi impossible, activités libres).
Aucune option n’est proposée pour refléter une voie alternative aux précédentes, par exemple RTT et partage du travail pour insérer tout le monde et en finir avec le chômage. Aucune option non plus pour demander si s’insérer dans le monde du travail est utile, bénéfique pour les individus, pour la société. Même pas pour demander si cela peut être désiré à la place du revenu universel.
Deuxième série de questions (...)