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De la théorie à la pratique, notre journaliste s’est formée à “l’action directe non violente”.
Article mis en ligne le 24 mai 2019

J’ai marché pour lutter contre le dérèglement climatique. J’ai signé des pétitions pour préserver la biodiversité. Mais la cathédrale du vivant continue de brûler et nos dirigeants politiques de regarder ailleurs. Alors j’ai décidé de basculer dans la désobéissance civile.

Un samedi, à 9h30, je pousse la porte de la Maison des initiatives et de la citoyenneté sur l’île-Saint-Denis (93), pour un stage dispensé par Rémi Filliau, membre du collectif Les Désobéissants. La journée commence par un tour de table sur les attentes des participants (trente-quatre personnes au total), dont seize femmes et surtout des jeunes entre 25 et 30 ans. Comme moi, la majorité d’entre eux souhaitent lutter, de façon plus radicale, contre l’inertie des dirigeants politique face à l’urgence environnementale. Beaucoup, d’ailleurs, viennent de rejoindre le mouvement Extinction Rebellion (XR).

Tee-shirt noir siglé du mot « Désobéir » écrit en blanc, Rémi Filliau nous explique : « Le principe de la désobéissance civile consiste en une action directe non violente, réalisée à visage découvert, contre des lois injustes, pour le bien commun. L’idée est de provoquer un débat public pour faire évoluer ces lois, que ce soit en faveur de l’environnement ou des droits humains. » Puis, le formateur nous amène à réfléchir à la notion – ô combien subjective – de non-violence. (...)

La journée s’achève, vers 19 heures, au… commissariat. L’animateur endosse le costume du policier, inflexible, et une stagiaire, celui de l’activiste qui se retrouve en garde à vue. La mise en situation est, pour Rémi Filliau, de nouveau l’occasion de partager ses trucs et ses astuces avec les participants... Les questions fusent : « On a le droit de demander à manger vegan ? », « De voir un médecin ? », « On ne risque pas de se retrouver à poil ? , « Et que faire si le policier devient violent ? »... « On crie carotte ! » répond l’un d’eux, dans un grand éclat de rire.

Plus sérieusement, ce jeu de rôle est l’occasion de glaner des conseils juridiques en cas d’arrestation. En enfreignant la loi, les désobéissants sont en effet prêts à en subir les conséquences, y compris l’emprisonnement. Comme l’écrivait Henry David Thoreau (1817-1862), auteur de La Désobéissance civile dans l’Amérique ségrégationniste : « Sous un gouvernement injuste, la place d’un citoyen juste est en prison. »