
Ce mercredi, le Premier ministre était devant les députés pour lire une déclaration sur l’intervention des forces armées en Irak, conformément à la Constitution. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, était chargé de lire le même texte au Sénat.
La mine grave, Manuel Valls a appelé au rassemblement derrière l’armée française, en insistant sur le fait que c’est l’Irak qui a appelé à l’aide la communauté internationale.
(...) Seul le député de Seine-Saint-Denis François Asensi, du groupe Gauche démocrate et républicaine (GDR), a exprimé de « fortes réserves » sur les frappes aériennes. Les communistes partagent les mêmes inquiétudes que Dominique de Villepin : pour eux, les interventions militaires « occidentales » n’ont jamais d’autres effets que de jeter de l’huile sur le feu. Pire : la France se place cette fois-ci dans le sillage des Etats-Unis.
L’autre intérêt de cette déclaration et du débat qui a suivi était le vocabulaire utilisé par les députés pour qualifier les djihadistes de l’Etat islamique autoproclamé. On connaît la volonté du gouvernement d’imposer le vocable « Daesh ». Les députés y rajoutent le champ lexical de la bestialité, parlant d’« hydre », de « bête immonde » ou de « monstre ». Ce qui révèle à la fois le malaise et l’incompréhension de la France devant la fascination qu’exerce le groupe de l’Etat islamique.