
Le MRAP a participé à une conférence de presse le jeudi 3 juin dernier à
l’assemblée nationale, organisée par de nombreuses associations,
rassemblées autour de la plate forme d’associations franco-haïtiennes
(PAFHA) et sur l’invitation de Patrick Braouezec, député de la Seine
Saint Denis.
Les témoignages des familles, présentes à l’assemblée nationales ou
interviewées en duplex à Haïti, ont démontré de manière, souvent
douloureuse et parfois révoltée, les constats dénoncés par l’ensemble
des associations :
– Fermeture des guichets « urgence- Haïti » au bout de quelques jours, ce
qui a eu comme conséquence de rendre les visas inaccessibles pour les
membres des familles restées à Haïti
– Aucune régularisation à titre exceptionnel.
Les déclarations d’Eric Besson faites le 14 janvier autour « d’un
dispositif exceptionnel et temporaire d’accueil des victimes en
France », « des facilités accordées pour la délivrance des visas pour
visites familiales… » sont restées pour la majorité lettre morte. En
agissant ainsi et en créant de faux espoirs, le gouvernement à rajouté
de la douleur à la douleur : c’est inhumain.
Les familles, associations, journalistes présents à l’assemblée
nationale ont pu entendre les Haïtiens toujours présents à Haïti crier
que l’ambassade était inaccessible, que la pluie tombait de nouveau et
les obligeaient à « dormir debout », leur désespoir de ne pas pouvoir
rejoindre leurs proches en France. Plusieurs cas d’illégalité des
décisions prises dans le cadre de refus de visas ont été pointés,
d’autant plus que, dans la plupart des cas, les visas ont été payés.
Avec les associations, le MRAP se réfère au courrier envoyé à M. Eric
Besson le 11 février 2010 et demande :
– l’octroi à tous les Haïtiens qui vivent en France d’un droit stable et
durable au séjour et au travail,
– la possibilité pour les haïtiens installés en France de faire venir
leurs proches qui se trouvent en situation précaire en Haïti,
– l’octroi de laissez passer aux personnes dépourvues de document de
voyage, sur présentation de documents périmés ou d’attestation de notoriété,
– l’abrogation des OQTF et APRF,
– la suppression d’exigences irréalisables en matière de production de
pièces d’état civil,
– des instructions claires données aux différentes administrations.
Le MRAP se mettra au service de toutes les démarches collectives et
contribuera à une pression constante pour obtenir satisfaction à ces
demandes.
Alors que le droit européen est source de protection des droits
fondamentaux, la convention européenne des droits de l’homme est
bafouée en France en ce qui concerne l’application tant de l’article 3
(protection contre toute forme de traitement inhumain et dégradant) que
l’article 8 (protection de la vie privée et familiale).