
Alors quoi, que se passe-t-il dans le bourbier ukrainien ? Invasion russe ou pas ? Coup tordu de Poutine annonçant déjà l’envoi d’un second convoi humanitaire ? Plus probablement, déroute des forces de Kiev sur le terrain et fuite en avant de l’Otan dans l’escalade face aux “menaces” de la Russie.
En tout cas, ce n’est pas sur nos médias mainstream qu’il faut chercher les réponses à nos questions. La plupart, comme le Monde, ne doutent absolument de rien (...)
Le rectificatif de l’agence Reuters
L’agence Reuters sera contrainte d’apporter un rectificatif aux propos prêtés initialement au président ukrainien Porochenko. Non celui-ci n’a pas parlé d’« invasion », mais juste de « présence » russe (entre 1 000 et 3 000 hommes, selon les sources éclairées). L’OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe), présente sur place, assure pour sa part n’avoir rien constaté jusqu’à présent[1].
Il est vrai que Kiev avait aussi affirmé avoir détruit un convoi de blindés russes sur son territoire. Mais aucune trace des carcasses et des cadavres de ce convoi fantôme massacré.
Il est vrai que l’Otan a publié des photos satellites, datées du 21 août, censées montrer un autre prétendu convoi russe. En vérité, ces clichés ne permettent aucune identification fiable. (...)
Pour l’heure, maigre bilan des “preuves” : tout au plus une petite dizaine de soldats russes arrêtés près de la frontière, loin des zones de combat… et qui viennent d’être échangés contre 63 soldats ukrainiens capturés en territoire russe[2] !
Ce qui par contre est confirmé, c’est que les forces régulières de Kiev sont bel et bien en train de se faire bousculer par les insurgés russophones. Et qu’une “invasion russe”, fantasmée à défaut d’être réelle, tombe à pic pour justifier une intervention de l’Otan.
Bruits de bottes du côté de l’Otan
Et de fait, l’Otan s’agite et annonce la création prochaine d’une nouvelle force de réaction rapide d’au moins 10 000 hommes, « capable de se déployer rapidement et à même de conduire des manœuvres régulières » pour contrer « l’intervention » russe en Ukraine. Cette force serait placée sous la direction de la Grande-Bretagne et impliquerait six autres pays européens (Danemark, Lettonie, Estonie, Lituanie, Norvège et Pays-Bas).
Il n’est pas question ici de contester la possibilité d’une présence russe en Ukraine. Conseillers ? « Volontaires », comme le clame Alexandre Zakhartchenko, Premier ministre (autoproclamé) de la République de Donetsk ? Très possible, et certainement pas uniquement russes d’ailleurs.
Mais qui osera dire qu’il n’y aucun conseiller militaire de l’Otan, ni aucun volontaire étranger auprès des forces armées ukrainiennes ? (...)
Quelque chose de profondément malsain
Il y a quelque chose de profondément malsain dans l’évolution de l’engrenage démentiel vers la guerre impulsé par l’Otan. Cette propagande, si grossière, souvent si contradictoire, arc-boutée sur une obsession antipoutinienne si pathologique qu’un esprit sain devrait en rire. Ou en pleurer. (...)
Ce qui apparaît — et inquiète — dans ce déchaînement frénétique de la propagande occidentale, alors que l’intelligence devrait conduire toutes les parties à la table des négociations, ce sont les limites de la raison humaine. Le professeur Henri Laborit, médecin chirurgien et neurobiologiste spécialiste des comportements humains, disait que le cerveau humain, qui nous distingue paraît-il des animaux, ne nous sert jamais à réfréner nos pulsions mauvaises de domination, mais à les justifier.