Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Reporterre
Des écologistes d’EELV choisissent La France insoumise et Mélenchon
Les signataires de cet appel sont adhérents ou anciens adhérents à EELV. La liste des noms est à la fin de la tribune.
Article mis en ligne le 10 mars 2017

Le ralliement de Yannick Jadot à la candidature de Benoît Hamon ne satisfait pas certains écolos, dont l’hostilité au Parti socialiste reste vive. Les signataires de cette tribune annoncent leur soutien à Jean-Luc Mélenchon, seule voie possible, selon eux, pour construire « une majorité alternative » dont la « matrice » serait l’écologie politique.

Le score sans appel de la consultation des électrices et électeurs de « la primaire des écologistes » pour un rassemblement des candidats Mélenchon, Jadot, Hamon a montré leur aspiration majoritaire à l’union de toutes les forces de gauche opposées à l’extrême droite, à la droite et au libéralisme.

Il marque aussi la sortie l’une conception boutiquière de l’autonomie politique dont le fétiche était une candidature à l’élection présidentielle, dans une soumission à la logique de la Ve République. (...)

En intégrant les contenus programmatiques de l’écologie politique, de manière récente et incohérente pour le premier, profonde et durable pour le second, les candidats Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon mirent la candidature écologiste sous pression et finalement en crise.

Pour la majorité des électrices et des électeurs de « la primaire de la Belle Alliance populaire », le bulletin Hamon a été l’occasion de tourner la page du quinquennat Hollande. Un solde de tout compte, en somme. Et une manière d’exprimer une volonté de dépassement et de recomposition politique, fondée sur l’ouverture d’un débat sur la croissance, la place du travail et le revenu universel. Pour autant, la victoire de Benoît Hamon ne règle pas tout, loin de là. Le sentiment que cela ne se joue plus au siège de Solférino est très prégnant dans l’électorat de gauche, qui exprime à la fois un profond désir d’unité et de la méfiance et de l’hostilité à l’égard du Parti socialiste.

Même si la candidature Hamon marque la fin programmée du parti d’Épinay, elle entretient une illusion : celle qui consiste à prétendre que la gauche plurielle, cette coalition de petits partis vassalisés autour du Parti socialiste, constituerait la solution politique à la crise de la gauche et de l’écologie politique. Car Hamon a besoin d’un PS fort pour sa campagne. Or, l’espoir d’une gauche écologiste exige au contraire de s’en affranchir. (...)

L’annonce du retrait du candidat écologiste avec celle d’un accord législatif avec le seul Hamon referme brutalement le piège tendu sur cette double aspiration à l’union et au dépassement. Car cette union à deux relève d’une erreur d’interprétation de ce qui se passe aujourd’hui, d’une sous-estimation de la volonté de changement, de la méfiance à l’égard du Parti socialiste et aussi du caractère unijambiste de la candidature Hamon. (...)

il faut affirmer la nécessaire remise en cause des traités européens, Hamon, faute du soutien du PS, annonce un plan de relance de la construction européenne qui, dans ce cadre, n’a aucune chance d’aboutir. Alors que le viol de Théo émeut et scandalise, la majorité parlementaire où règne un Parti socialiste sans partage vote l’ouverture du feu pour l’ensemble des polices. Cet entre-deux est intenable. Dans tous les cas de figure, il affaiblit et décrédibilise et témoigne qu’incarner la rupture avec celles et ceux qui ont voté et soutenu ce contre quoi nous nous battons est une gageure. C’est même une aberration. (...)

Celles et ceux qui ont pris part aux primaires et qui aujourd’hui entérinent l’accord négocié par Yannick Jadot et son équipe sont à la marge du grand mouvement de colère, car ils considèrent que le jeu politique tel qu’il est, peut encore leur permettre d’être représentés. Ils sont prêts à faire crédit encore une fois au système. Pourtant, si l’affaire Fillon prend de telles proportions, c’est que la colère de nos concitoyen.ne.s est à son paroxysme. (...)

Face aux grands bouleversements planétaires, nous avons besoin d’une force politique capable de se déployer à la fois horizontalement et verticalement, et qui combatte l’accaparement des ressources et de la politique par les multinationales et les oligarchies.

Aujourd’hui, une plèbe mondialisée et déstructurée politiquement s’affronte à la globalisation capitaliste dans des conditions extrêmement difficiles. Nous avons besoin d’un nouveau bloc social qui se forme autour des classes moyennes en déclassement et des classes populaires intégrées ou exclues du processus productif. Rompre avec les élites en exprimant la révolte de celles et ceux d’en bas est le principal objectif de la période. Pourquoi les zadistes, les révolté.e.s contre la loi Travail et son monde, les « nuitsdeboutistes », les jeunes des quartiers populaires, les chômeuses, les chômeurs et les précaires, les « amianté.e.s », « les silicosé.e.s », et les victimes de la pollution voudraient-elles/ils prendre les mêmes pour recommencer la même chose ? (...)

Par conséquent, si nous avons soutenu les appels au rassemblement et face à un accord EELV-Hamon, nous faisons le choix du bulletin Mélenchon et appelons tou.te.s les écologistes qui choisiraient une écologie de transformation à nous rejoindre.