
L’Etat camerounais complice des pays européens dans la chasse aux sans papiers ?
L’Etat camerounais a pris une décision historique en accordant, début août, le droit de vote au Camerounais vivant à l’étranger. Cependant, il a entouré cette mesure de plusieurs restrictions qui au final privent du droit de vote les personnes en situation irrégulière dans leur pays d’accueil et celles qui ont changé de nationalité. L’opposition dénonce une manœuvre politicienne.
De nombreux Camerounais vivant à l’étranger qui ont cru qu’ils pourraient désormais participer à la vie politique de leur pays en votant comme tout citoyen, vont déchanter. Car le droit de vote qui leur est désormais reconnu est soumis à de telles restrictions et complications, que la plupart d’entre eux ne pourront pas en bénéficier. (...)
Le texte adopté par l’Assemblée nationale camerounaise exclut en effet plusieurs catégories de personnes, qui sous d’autres cieux se seraient rendus aux urnes comme tout le monde. Il en est ainsi des personnes en situation irrégulière dans leur pays d’accueil, habituellement appelées « Sans-papiers ». Pour pouvoir voter, les Camerounais de l’étranger doivent se rendre dans les représentations diplomatiques et les postes consulaires de leur pays pour s’inscrire sur les listes électorales. Pour cela, ils doivent être en possession d’une carte consulaire en cours de validité. (...)
Cependant, cette pièce n’est pas délivrée aux Sans-papiers. « Les circulaires des ambassades du Cameroun demandent un passeport camerounais et un titre de séjour valide comme pièces indispensables à l’obtention de la carte consulaire », explique Guillaume Tené Sop, secrétaire-général adjoint chargé de la communication du CODE. « La nationalité camerounaise n’a rien à voir avec la régularisation. Le gouvernement doit s’occuper de l’ensemble des citoyens », déplore-t-il. (...)
Comme les Sans-papiers, les Camerounais ayant acquis une nationalité étrangère ne pourront pas voter, leur pays, contrairement à bien d’autres, ne reconnaissant pas le principe de la double nationalité.
(...) Wikio