
Fin 2017, pour préparer les esprits à une évacuation militaire de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, le gouvernement a pu compter sur des médias qui ont relayé, nourri et amplifié une campagne de dénigrement de la gendarmerie présentant les zadistes comme armés jusqu’aux dents. Le jour où Macron présente ses vœux à la presse, retour sur ce « journalisme de préfecture » avec l’observatoire des médias.
Le 13 décembre 2017, trois médiateurs désignés par le Premier ministre remettaient leur rapport sur la construction d’un aéroport à Notre-Dame-des-Landes. Une question attire particulièrement l’attention des médias : celle de l’évacuation de la « zone à défendre » (ZAD) – la zone d’aménagement occupée par des opposants au projet d’aéroport. On assiste à cette occasion au pire du journalisme de maintien de l’ordre : reprises de sources militaires sans contradiction ni recul, manipulation d’images hors contexte, fausses exclusivités présentant les zadistes comme armés jusqu’aux dents… Ou comment certains journalistes se sont faits les chargés de communication de la gendarmerie.
Ce mercredi 13 décembre, l’évacuation de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes est au sommaire des JTs et en « une » des journaux. Dans un article au titre évocateur (« À Notre-Dame-des-Landes, le "Vietnam des pauvres" menace la France d’une "guérilla" »), Samuel Gontier [1] revient avec sa verve critique habituelle sur la teneur des débats dans plusieurs émissions télévisées. Une information notamment circule de plateaux en plateaux : les zadistes se seraient dangereusement armés en prévision d’une éventuelle intervention des gendarmes. (...)