
La France se prépare à accepter de ficher l’ensemble de la population à partir de ses données biométriques, comme le montrent les débats d’aujourd’hui à l’Assemblée nationale. Ailleurs, en Grande-Bretagne et au Pays-Bas, de tels projets ont été développés mais vite abandonnés, en raison des risques qu’ils impliquent en termes de libertés publiques. Et de leur manque de fiabilité.
(...) Pour son tout premier discours de politique générale, Nick Clegg, le nouveau vice-Premier ministre libéral-démocrate britannique, avait en effet déclaré, en mai 2010, vouloir mettre un terme la société de surveillance (“database stage“, en VO), mot d’ordre qui avait constitué l’essentiel de sa campagne politique :
Il est scandaleux que les gens respectueux des lois soient régulièrement traitées comme s’ils avaient quelque chose à cacher. (...)
en février 2011, le ministre de l’Intérieur britannique détruisait les 500 disques durs contenant les identifiants des 15 000 personnes ayant accepté de servir de cobaye au projet de cartes d’identité, et décidait de le médiatiser en en publiant les photos sur Flickr, et une vidéo sur Youtube (...)
Ce mercredi, dans une relative discrétion, l’Assemblée nationale a adopté un texte permettant de ficher la quasi totalité de la population française. Dénommé "Fichier des gens honnêtes", il contiendra les données privées de 60 millions de personnes. Un tel fichier a déjà existé dans l’histoire. En 1940. Il a été détruit à la Libération en raison des risques majeurs qu’il représentait pour les libertés publiques.
(...)