Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Ligue des Droits de l’Homme
Digital Services Act / Législation sur les services numériques
Appel de plusieurs associations européennes, dont la LDH, à l’attention des parlementaires européens et des représentants des Etats membres de l’Union européenne
Article mis en ligne le 26 septembre 2021
dernière modification le 25 septembre 2021

Mesdames et messieurs les députés,

Mesdames et messieurs les représentants des Etats membres,

La Commission européenne a rendu public le 15 décembre 2020 son projet de “Digital Services Act” (DSA), ou “Législation sur les services numériques”. Ce texte, qui fait l’objet d’un examen par le Parlement européen et par le Conseil, revêt une importance accrue dans un contexte marqué par la prolifération des discours de haine en ligne liés notamment aux théories complotistes et aux manipulations de l’information.

Ce phénomène de haine en ligne était déjà présent auparavant, mais avec la pandémie de Covid, l’audience des complotistes et des extrémistes a explosé sur les réseaux sociaux. Cette diffusion toujours plus étendue des discours porteurs d’exclusion, de haine et de violence a un impact négatif durable sur le fonctionnement démocratique de nos sociétés, notamment sur le respect de droits fondamentaux tels que la liberté d’expression et d’information. Il est apparu clairement que les réseaux sociaux avaient une responsabilité considérable dans la lutte contre ces phénomènes, notamment en raison de leur capacité à retirer rapidement ou non ces contenus et à s’assurer de leur fiabilité. (...)

L’essence même de l’Union européenne est de garantir et de faire respecter ces droits et libertés, tels qu’ils sont définis dans la Charte européenne des droits fondamentaux ainsi que dans la Convention européenne des droits de l’Homme et des libertés fondamentales (CEDH).

Les ONGs soussignées souhaitent que la Commission européenne, le Parlement européen et les représentants des États membres, en adoptant le DSA, s’engagent fermement dans la lutte contre les discours de haine en ligne et mettent en place les garanties démocratiques indispensables pour les usagers des réseaux sociaux.

Le DSA doit clairement protéger les usagers des réseaux sociaux : ce qui n’est pas autorisé hors-ligne ne l’est pas, non plus, en ligne

La nouvelle législation numérique doit mettre à disposition des usagers des instruments juridiques efficaces pour lutter contre les discours de haine et leurs auteurs. Les droits des victimes, des témoins et des citoyens doivent être protégés et reconnus, notamment en leur donnant le droit à bénéficier de recours effectifs contre les auteurs de ces discours et leurs complices.

Pour cela, le DSA doit notamment se fonder sur une définition commune des contenus haineux illicites, appliquée à tous les États membres de l’Union européenne et, pour ce faire, se référer explicitement, au minimum, à la décision-cadre 2008/913/JAI du 28 novembre 2008 sur la lutte contre certaines formes et manifestations de racisme et de xénophobie au moyen du droit pénal et au Règlement 2021/692 du 28 avril 2021 établissant le programme « Citoyens, égalité, droits et valeurs ». (...)