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Les Observateurs de France 24
“Discriminations, serviettes hygiéniques périmées” : les Africaines d’un camp de migrants en Lituanie se révoltent
Article mis en ligne le 3 novembre 2021

Fortes tensions dans le camp pour migrants de Medininkai, en Lituanie. Dans la nuit du 26 octobre, des demandeuses d’asile africaines ont tenté de forcer une porte grillagée du camp pour protester contre leurs conditions de détention. Les gardiens, aidés de la police, ont répondu en les aspergeant de gaz lacrymogènes. Jointe par téléphone, une migrante congolaise explique que nombre d’entre elles soupçonnent les gardiens d’accorder un traitement de faveur à leurs codétenues irakiennes.

La manifestation avait commencé plus tôt dans la journée du 26 octobre. Des migrantes africaines s’étaient rassemblées devant une porte du camp pour migrants de Medininkai, en Lituanie, en scandant “Liberté”.

Près de 300 femmes sont logées dans le camp de Medininkai, ouvert en août sur le terrain d’une école des garde-frontières. Il se situe à 40 kilomètres de Vilnius, la capitale lituanienne. Seules deux femmes, deux Érythréennes, auraient obtenu l’asile. Les autres ont vu leurs demandes rejetées. Beaucoup ont lancé un recours.

La tension s’est exacerbée dans la soirée du 26 octobre quand des policiers ont aspergé de gaz lacrymogène des femmes qui essayaient de forcer une porte grillagée. Pour expliquer les raisons de cette colère, des migrantes ont diffusé des témoignages vidéo et audio sur WhatsApp, où elles expliquent avoir reçu des produits de première nécessité périmés, et surtout d’être discriminées par les gardiens. (...)

“Une des filles n’a pas pu voir son père qui était venu lui rendre visite” (...)

Beaucoup d’Africaines se plaignent que les Irakiennes reçoivent régulièrement des visites de leurs proches, tandis que les demandes de visite des Africaines aboutissent rarement. (...)

Dans la nuit du 26 octobre, une fille s’est plainte parce qu’on ne l’a pas laissée voir son père qui était venu lui rendre visite. Les gardiens lui ont juste permis de laisser un colis pour sa fille. Quand les Irakiennes reçoivent des proches, les gardiens les laissent entrer jusque dans les containers. Ils peuvent se toucher, s’embrasser. Forcément, cela crée de la frustration chez les autres qui n’ont pas vu leurs proches. (...)

Depuis cet été, la Lituanie connaît un afflux sans précédent de migrants : plus de 4 000 personnes, dont la moitié sont des Irakiens entrés illégalement dans ce pays depuis la Biélorussie voisine. La Lituanie, qui s’inquiète de ces arrivées, a commencé à construire une clôture à sa frontière biélorusse.