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le Figaro/AFP
Discriminations, violences policières... la France critiquée par des membres du Conseil des droits de l’homme de l’ONU
#violencespolicieres #discriminations #France #ONU
Article mis en ligne le 1er juillet 2023
dernière modification le 30 juin 2023

30 juin 2023 :

L’ONU a demandé à la France de se pencher "sérieusement" sur les "profonds problèmes de racisme et de discrimination raciale" au sein des forces de l’ordre, trois jours après la mort d’un adolescent tué par un policier #AFP

1er mai 2023 :

Au cours des débats, plusieurs pays ont notamment pointé le recours à la force jugé excessif ces derniers mois envers les manifestants opposés à la réforme des retraites.

Droit aux logements, droit des femmes, handicap, libertés fondamentales… Le Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations unies (ONU) s’est penché, lundi 1er mai, sur la situation des droits humains en France, une procédure à laquelle se soumettent régulièrement tous les Etats membres des Nations unies. Un grand nombre de pays, y compris les Etats-Unis, mais également la Tunisie, ont appelé la France à accroître ses efforts pour lutter contre les violences et les discriminations raciales.

« Nous recommandons à la France d’intensifier ses efforts pour lutter contre les crimes et les menaces de violence motivés par la haine religieuse tels que l’antisémitisme et la haine antimusulmane », a déclaré la représentante américaine, Kelly Billingsley.

Le Brésil et le Japon ont critiqué « le profilage racial par les forces de sécurité », et l’Afrique du Sud a appelé les autorités françaises « à prendre des mesures pour garantir des enquêtes impartiales par des organes extérieurs à la police dans tous les cas d’incidents racistes impliquant des policiers ». Les violences policières lors d’opérations de maintien de l’ordre ont également été mises en exergue par plusieurs délégations, dont celles de la Suède, de la Norvège et du Danemark.

La délégation du Liechtenstein a réclamé une enquête indépendante sur ces excès. Celle du Luxembourg a quant à elle demandé que la France « repense sa politique en matière de maintien de l’ordre », tandis que la Malaisie a réclamé que « les responsables soient punis ». (...)

Par ailleurs, les experts de l’ONU ont dénoncé la « répression disproportionnée » des manifestations des « gilets jaunes », « l’usage excessif de la force », le nombre « élevé » d’arrestations et de gardes à vue, les « fouilles », la « confiscation des biens des manifestants » et les « blessures graves infligées à ces derniers ». Ces experts invitent la France à « repenser ses politiques en matière de maintien de l’ordre ».

Le rapport recommande que « les agents de services de police de tous rangs » reçoivent une formation complète sur les droits humains, « mettant l’accent sur les conduites et les mesures nécessaires et proportionnées dans une société démocratique ».

Pendant la session des réponses de la délégation française, Sabrine Balim, conseillère juridique du ministère de l’intérieur, a fait valoir que « l’usage de la force est strictement encadré, contrôlé et, en cas de faute, sanctionné ». En outre, elle a rappelé que les forces de l’ordre avaient obligation de porter un numéro d’identification individuel « afin d’assurer une visibilité et traçabilité de leurs actions ».
Egalité et non-discrimination

« Le travail des personnes d’ascendance africaine était encore perçu à travers le “prisme blanc” », estime le rapport. Des personnes rencontrées par les enquêteurs de l’ONU ont déclaré que « dans de nombreux domaines, ces difficultés étaient déjà présentes » au cours de leur cursus éducatif. (...)

Le groupe de travail a demandé à la France de faire le point sur toutes les pratiques discriminatoires dans le domaine de l’éducation et d’y mettre un terme (...)

Lutte antiterroriste et droits des enfants

En 2018, les rapporteurs de l’ONU avaient déjà appelé la France à respecter « les droits de l’homme et la primauté du droit » dans le contexte de la lutte antiterrorisme. Dans sa mouture de 2023, le rapport rappelle que lutter « efficacement » contre le terrorisme et protéger les droits humains ne sont pas des objectifs « contradictoires » mais « complémentaires ».

Il invite également l’Etat français à se consacrer prioritairement aux modalités de rapatriement des enfants, et à assurer leur protection juridique et diplomatique, s’agissant de ressortissants français. (...)

Le Comité français pour le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef France), qui a également participé au rapport, invite l’Etat français à mettre fin aux expulsions sans « diagnostic ni proposition de relogement », et à s’engager à permettre « la réunification familiale des mineurs non accompagnés ».

Enfin, le rapport demande à la France d’inscrire dans la loi l’interdiction de l’enfermement administratif des enfants pour des raisons migratoires. (...)