
"Rendre la zone étanche"... Les ministres précédents l’avaient rêvé, Besson est en train de l’accomplir. Tandis que le talon de fer s’abat sur l’ensemble de l’Europe ultra-libérale des néo-cons du vieux continent, les frontières ne cessent de se parer de nouveaux artifices pour faire de l’Europe cette citadelle que nous étions nombreux à craindre : tout est fait pour rendre l’Europe hermétique et criminaliser les migrants qui cherchent chez nous un moyen d’échapper au foutoir que nous répandons chez eux. Dans cette optique, les coopérations en matière de sécurité atteignent des proportions qu’Orwell n’avait fait qu’imaginer, mettant à profit des technologies toujours plus sophistiquées pour surveiller les faits et gestes de toute personne lambda amenée à outrepasser les règles établies en matière de sécurité publique (qui elles-mêmes prévoient toujours plus de cas d’irrégularité).
C’est notamment pour cette raison qu’il est important cette année de faire le lien entre le sommet de l’OTAN qui aura lieu début avril et le campement NO BORDERS qui aura lieu à Calais fin juin. L’OTAN est directement responsable des conflits armés organisés dans les pays d’Afrique et d’Asie occidentale, contribue à plonger des régions entières dans la guerre civile et collabore directement à la mise en place des structures défensives et sécuritaires en Europe et aux Etats-Unis. Ainsi, l’organisation se rend coupable d’une atmosphère globale d’instabilité et mondialise le conflit armé, en même temps qu’il jette sur les routes des millions (plus de 50 millions) de réfugiés auxquels on ne permet pas de trouver d’asile ailleurs. L’Europe, qui souhaite s’impliquer profondément dans une réforme globale de l’OTAN et organise une rencontre au sommet à Strasbourg en avril, entérine un processus néfaste qui risque d’engendrer de nouveaux conflits mondiaux qu’on croyait révolus. Lire la suite