
Aujourd’hui, nous vivons à l’heure de l’infowar. On peut définir l’infowar comme la guerre de l’information. Elle répond à ses propres règles. Ces règles, à l’heure d’Internet, sont relativement méconnues du grand public. L’infowar est diffuse, imperceptible, impalpable, les terrains d’affrontement sont multiples et les enjeux sont souvent très complexes à déterminer car souvent systémiques
L’affaire Wikileaks a eu un effet fantastique, celui de réveiller des relents autoritaristes dans les plus grandes démocraties mondiales, à l’image d’un élu du Congrès américain qui a appelé au meurtre de Julian Assange… et dans une moindre mesure, notre bon ministre Eric Besson, qui sans aucun fondement juridique a décidé unilatéralement de trouver un moyen d’interdire à Wikileaks d’être hébergé en France. Wikileaks a mis en avant une génération de cyber guerriers et en a très certainement engendré une nouvelle.(...)
L’épisode Wikileaks marque une évidente rupture, forces de sécurité et politiques sont mis au pied du mur : l’information sur le réseau est libre. Le réseau ne leur demande s’ils sont pour contre, le réseau s’en fout, il route l’information… il va donc falloir faire avec(...)
mais il ne faut pas que ces bruits de fond nous empêchent de mener une réflexion plus sérieuse sur ces problématiques bien réelles de cyberconflits.(...)
La cyber guérilla puise généralement ses racines dans un conflit politique, à l’inverse d’une infowar dont les motivations sont plutôt d’ordre économiques. Une cyber guérilla, c’est une sorte de Vietnam dans lequel l’internaute excelle parce qu’il joue sur son propre terrain. Les autorités sont généralement totalement dépassées. Elles ne disposent pas de moyens adaptés pour faire face à une cyber guérilla. Elles luttent contre un ennemi invisible, très motivé et capable d’utiliser des armes non conventionnelles : des virus, des botnets, des attaques ciblées comme des défacements.(...)
Aujourd’hui, en France comme ailleurs, il est grand temps que les forces de sécurité sifflent la fin de la récréation politique autoritariste du sécuritaire. Comme l’exprimait très bien le docteur Zanger, il en va de notre sécurité, de la paix et du respect de chacun.(...)