
Popularisé par les opposants à l’Union sacrée durant la guerre de 1914-1918 pour dénoncer les outrances et les mensonges de la propagande des belligérants, l’expression « bourrage de crâne » fut également utilisée durant l’entre-deux guerres, en particulier dans les milieux révolutionnaires, toujours suspicieux envers les manipulations et les errements de la grande presse et son « abominable vénalité », selon le titre d’un livre de l’époque.
Dans l’article que nous reproduisons ci-dessous avec l’autorisation des éditions Agone, l’écrivain militant Victor Serge (1890-1947) [1] dresse un bref florilège de cette pratique du mensonge, « vieille comme la presse »(...)
"Par le bourrage des crânes, la presse qui pourrait être, entre les mains d’une collectivité libre, soucieuse de ses intérêts spirituels, un moyen d’éducation et un précieux stimulant à la vie intellectuelle et morale, devient l’empoisonneuse des cerveaux. "(...)