L’ancien président états-unien, déjà candidat pour l’élection présidentielle de 2024, crie à la « chasse aux sorcières » avant son inculpation pénale historique, prévue ce mardi à New York. Mais ses déboires judiciaires ne font que commencer.
lIl avait prévu, rien que ça, la « mort et la destruction » – autrement dit, un déferlement de violence de la part de ses partisans – s’il venait à être inculpé par le procureur du district de Manhattan.
La prophétie ne s’est pas réalisée (...) Flanqué d’agents des services secrets, Donald Trump pourrait avoir droit à son « mugshot » , la traditionnelle photo des inculpés, mais il devrait échapper aux menottes.
Si ses partisans seront là, le FBI ne s’attend pas à une démonstration de force massive de leur part dans une ville de New York qui sera quadrillée par la police. (...)
Jeudi dernier, un « grand jury » de Manhattan l’a officiellement inculpé au pénal pour un versement suspect de 130 000 dollars, en 2016, par l’entremise de son avocat, à Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford, une actrice porno dont il souhaitait acheter le silence en pleine campagne présidentielle, alors que plus d’une vingtaine de femmes l’accusaient d’agressions sexuelles.
Selon CNN, les infractions potentielles relevées par le procureur du district de Manhattan, Alvin Bragg, qui n’ont pas encore été rendues publiques, seraient au nombre d’une trentaine, et beaucoup concerneraient une possible violation de la loi new-yorkaise sur la comptabilité des entreprises. (...)
Retourné par la justice, l’ancien avocat de Trump qui a procédé au paiement, Michael Cohen, a plaidé coupable d’avoir violé dans cette affaire les lois fédérales sur les comptes de campagne.
Aux États-Unis, le choc est important car jamais un ancien président n’a été inculpé au pénal. (...)
Il est impossible de savoir à ce stade quelle serait l’issue d’un futur procès de Donald Trump dans cette affaire. Ce mardi, c’est un feuilleton judiciaire qui s’ouvre (...)
Ce qui est certain, c’est que Donald Trump n’en est qu’au début de ses déboires avec la justice. Car si rien ne dit qu’il dormira un jour en prison, le moment de rendre des comptes arrive pour l’ancien président (...)
Dans cette affaire, Donald Trump a été au centre d’une longue investigation d’une commission d’enquête du Congrès – boudée par les républicains. Son rapport final, publié en décembre dernier, a estimé que Trump, qui n’a jamais accepté sa défaite électorale, a joué un rôle « central » dans cette attaque. La commission a proposé l’inculpation criminelle de Trump au Département de la justice, notamment pour « conspiration contre les États-Unis » et « incitation ou l’aide à une insurrection ».
Parallèlement, un procureur spécial, Jack Smith, a été nommé en novembre 2022 au Département de la justice pour enquêter sur toutes les affaires criminelles qui pourraient viser Donald Trump : l’insurrection du Capitole, mais aussi ses tentatives, plus ou moins grossières, et celles de son entourage, pour modifier le résultat de l’élection dans certains États clés qu’il avait perdus ; enfin, une affaire de documents classifiés que Donald Trump a refusé de rendre après sa défaite. (...)
En Géorgie, où un enregistrement prouve que Donald Trump a fait directement pression sur les autorités locales pour changer le résultat de l’élection présidentielle, un procureur a lancé une enquête qui pourrait prochainement avoir des suites judiciaires pour Trump ou certains de ses proches.
Il doit aussi faire face à plusieurs procédures pour diffamation, dont celle intentée par E. Jean Carroll, ancienne éditorialiste de Elle, laquelle accuse Trump de l’avoir violée dans un grand magasin new-yorkais à la fin de l’année 1995.
À New York, la procureure générale Letitia James poursuit Donald Trump et son entreprise, la Trump Organization, pour fraudes. (...)