
FR3 va diffuser le lundi 17 mai 2010 à 20h35 un documentaire dont le titre fait frémir : « Du poison dans l’eau du robinet » (*). Tous les ingrédients d’un nouvel emballement médiatique totalement incontrôlé, façon « L’affaire Cristaline », sont réunis. Un documentaire choc, et de qualité, de 90 minutes, diffusé en « prime-time », ce qui est exceptionnel, et qui dévoile « des vérités qui dérangent » : les innombrables pollutions, de toute nature, qui affectent aujourd’hui toutes les ressources en eau françaises, souterraines et de surface, et par ricochet, peuvent aussi affecter la qualité de l’eau potable distribuée au robinet, qui contient parfois, malheureusement, des substances présumées dangereuses, à juste titre.
...Le fait de dénoncer, à juste titre, la présence massive de substances polluantes de toute nature et de toute origine dans le milieu naturel, et donc dans les eaux de surface et les eaux souterraines utilisées pour fabriquer de l’eau potable, ne doit pas conduire à opposer artificiellement eau en bouteille et eau du robinet, ni à recommander, toutes affaires cessantes, de faire l’acquisition de « filtres » ou de « carafes filtrantes », dont les seuls mérites sont de faire la fortune des petits, et gros, malins qui les commercialisent…
...Les villes reçoivent dans une très grande majorité une eau du robinet de bonne, voire de très bonne qualité, soit parce que leurs captages ne sont pas trop pollués, soit parcequ’ils sont bien protégés depuis longtemps...
...Ce qui est sur, c’est qu’on est en droit, puisque c’est ce que prévoit la réglementation, d’exiger une eau de qualité qui coule au robinet en étant conforme aux normes de potabilité, et qui coûte accessoirement de 30 à 200 fois moins chère que l’eau en bouteille !
D’ailleurs, en dépit des affirmations d’un marketing très au point, l’eau en bouteille pollue aussi, tant au stade de sa fabrication (filtration, dégazage, minéralisation…), qu’ensuite par l’impact de son emballage et de son transport.
...Nous aurons une eau de qualité à un prix raisonnable le jour où nous aurons une agriculture et une chimie de qualité, qui ne polluent pas l’environnement de manière déraisonnable.
Mais il y a un prix à payer, celui de l’évolution d’un modèle agricole productiviste vers un autre agriculture respectueuse de l’environnement. Et il ne faut pas se raconter d’histoires. Il n’y a pas d’un côté les méchants agriculteurs pollueurs et de l’autre les gentils écolos ! Nous sommes tous peu ou prou responsables de cette dérive vers le productivisme, ne serait-ce que parce que nous n’avons pas suffisamment combattus les gouvernements qui ont tous laissé faire depuis 50 ans...