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Les eaux glacées du calcul égoïste
Dunkerque : l’escroquerie du tarif « éco-solidaire » de Lyonnaise des Eaux
Article mis en ligne le 28 août 2015
dernière modification le 24 août 2015

Les idiots utiles du « droit à l’eau », de la « tarification sociale » et des « litres gratuits » ont bel et bien précipité, comme nous n’avons eu de cesse de le clamer, une nouvelle étape de l’assujettissement des plus précaires à la rapacité des multinationales de l’eau françaises. Démonstration à Dunkerque, « vitrine » du nouveau brigandage de Lyonnaise-Suez, couverte de louanges par des rebelles d’opérette et des medias enamourés.

Dunkerque, après le précédent de Libourne, a été le point focal de l’opération de propagande conduite à grand frais par Lyonnaise-Suez, qui a déployé des moyens démesurés pour convaincre les gogos, qui ne demandaient que çà, qu’elle avait mué en ONG humaniste, ce qui lui a permis de préparer en fanfare le renouvellement de l’actuel contrat de DSP, ce qui était bien évidemment le seul objectif de l’opération.

Après que l’arnaque ait été mille et une fois célébrée dans les medias, fait l’objet d’innombrables interventions dans autant de colloques et séminaires, été érigée en modèle incontournable, qu’en est-il dans la réalité ?

Alors que jusqu’à présent l’une des inégalités majeures de la tarification « à la française », l’existence d’une part fixe (ou abonnement), qui pénalise les plus petits consommateurs, affectait surtout l’habitat individuel, la situation est en passe de s’inverser, et les résidents en habitat collectif, c’est le cas à Dunkerque, sont les premières victimes de la fameuse tarification « éco-solidaire ».

En effet les résidents des nouveaux habitats collectifs paient désormais plus cher leur abonnement qu’en maison individuelle !

C’est le cas à Dunkerque où les résidents vivant dans de nouveaux logements sociaux neufs (de type « BBC ») y paient une double part fixe…

Pourquoi ? Leur bailleur (« social », rappelons-le), Partenord-Habitat, a totalement abandonné la facturation de l’eau à la Lyonnaise, qui a donc installé deux compteurs individuels pour chaque appartement (eau chaude et eau froide).

On trouve donc désormais des personnes en difficulté qui dans leurs anciens logements sociaux payaient une part fixe très faible (car l’abonnement unique pour l’immeuble était réparti sur l’ensemble des logements), qui paient aujourd’hui 65 euros par an d’abonnement par foyer !

Ce n’est pas tout, et c’est ici que se dissimule l’imposture du fameux tarif éco-solidaire « progressif » avec plusieurs tranches de tarification, la première avec un tarif soi-disant quasi gratuit, la fameuse « eau pour vivre » ; la seconde tranche un peu plus chère, et enfin celle de « confort »…

Car la très grande majorité de ces personnes, qui bénéficient de la CMU, voient leur soi-disant avantage tarifaire (0,34 euros/m3 pour les 75 premiers m3 d’eau) fondre comme neige au soleil avec le paiement de l’abonnement !

Ainsi, une famille de 2 personnes bénéficiaire de la CMU et qui consomme 86 m3 d’eau / an, peut réaliser avec le tarif « éco-solidaire » une économie (apparente), de 46,67 euros par rapport à l’ancien tarif. Mais avec un abonnement qui passe de quelques centimes à 65 euros, ils se retrouvent avec un surcoût de presque 20 euros...

On voit le bénéfice pour les aigrefins par rapport à l’ancien système où un seul compteur général par immeuble permettait que le coût d’un seul abonnement soit réparti entre tous les foyers, à charge pour le bailleur, soit de calculer ensuite la consommation au prorata de la surface de chaque logement « répartition aux tantièmes », ou d’installer un compteur divisionnaire dans chaque logement pour quantifier la répartition. Installation d’un compteur divisionnaire qui n’est aucunement synonyme de « contrat individuel », qui entraîne automatiquement le paiement d’une part fixe individuelle…

A Dunkerque, la plupart des 8 600 foyers qui bénéficient de la CMU (et donc du tarif « éco-solidaire ») sont en logement social, ils seront donc en réalité les grands perdants du nouveau tarif s’il payent un, et en fait plusieurs, abonnements.

Tout cela s’inscrit dans un grand plan de « relogement » mis en oeuvre depuis quelques années, et il apparaît dès lors évident que la Lyonnaise avait calculé son coup longtemps à l’avance, avec la complicité des élus et des bailleurs concernés... (...)