
Lors d’une perquisition en juillet dernier chez Thierry Gaubert, l’ami intime de
Nicolas Sarkozy, la police a découvert entre autres, l’existence d’une majestueuse villa cachée en plein cœur de la cordillère colombienne, à 150 km de Bogota, bien à l’abri des regards du fisc français…
Plus de mille mètre carrés de surface habitable, neuf chambres, une piscine démesurée : la résidence, appelée "Cactus" par Thierry Gaubert, est située tout près du petit palais à colonnades construit par Jean-Philippe Couzi, un autre Français, "relation de Nicolas Bazire". Décidemment.
La somptueuse demeure que Thierry Gaubert s’est donc fait construire en Colombie, il y a dix ans, à l’aide de fonds occultes, a reçu la visite de plusieurs noms bien connus : Ziad Takkiedine, le sulfureux marchand d’armes au cœur de l’affaire Karachi, ami de Léotard et Copé ; bénéficiaire aussi, Olivier Dassault, fils de Serge Dassault et député UMP de l’Oise, ou encore Alexandre de Juniac, ancien collaborateur de Nicolas Sarkozy au Budget, directeur de cabinet de Christine Lagarde, ami de François Baroin, et l’actuel patron d’Air France.
Thierry Gaubert était l’ancien secrétaire général de "Neuilly communication", qui mettait ses réseaux au service de Nicolas Sarkozy. C’est aussi celui que Brice Hortefeux avait prévenu illégalement : que " [sa femme] balançait beaucoup", alors qu’il était déjà mis en examen pour recel d’abus de bien sociaux et subornation de témoin dans le cadre de l’affaire Karachi, et de l’enquête sur le financement de la campagne d’Edouard Balladur en 1995.
Rappelons ici que Thierry Gaubert et quatre autres personnes sont poursuivis dans une affaire concernant la collecte et l’utilisation des fonds issus du 1% logement dans les Hauts-de-Seine dans les années 1980 et 1990. Tiens, tiens !...
Autre détail croustillant : une lettre de la ministre colombienne de la Défense exprimant à Thierry Gaubert sa satisfaction d’avoir pu lui offrir sa "collaboration en matière de sécurité" lors de son récent séjour en Colombie. La lettre, datant de mai 2003, est adressée à Thierry Gaubert au secrétariat d’État aux Relations avec le Parlement, où il n’a jamais travaillé officiellement. Thierry Gaubert a confié au site Médiapart qu’il avait été "chargé de mission" bénévole, précise-t-on, auprès de Jean-François Copé alors secrétaire d’État des relations avec le Parlement.
Mais peut-on faire confiance à un homme de moins de cinquante ans, qui a déjà perdu sa Rolex ?