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Les eaux glacees du calcul egoiste
Eau : Gestion publique ou privée : la guerre informationnelle
par Paul Linossier
Article mis en ligne le 31 mai 2013
dernière modification le 28 mai 2013

Le processus administratif et politique qui précède le choix d’un mode de gestion de l’eau et de l’assainissement, public ou privé, s’apparente désormais à une véritable guerre informationnelle, qui voit les tenants de la gestion privée, soutenus par des bureaux d’étude aussi complices que duplices, énoncer des contre vérités flagrantes. Florilège.

« Dans le passé, et surtout au cours des années 90, des augmentations très importantes du prix de l’eau ont très fréquemment été constatées, entraînant des réactions parfois dures d’associations de consommateurs, sans faire alors les grands titres de la presse économique.

Il est impossible pour les collectivités dont les services sont gérées en délégation de service public (DSP), de connaître le coût réel du service. Cette impossibilité est une conséquence directe, voire un objectif, de la méthode de production des comptes de résultat d’exploitation.

Cette méthode a été mise au point par le syndicat professionnel des distributeurs d’eau, le SPDE (aujourd’hui dénommé FP2E (Fédération des entreprises de l’eau), après les réactions qui ont suivi les augmentations considérables des tarifs à partir de 1992.

La méthode consiste à affecter les charges, non pas directement aux collectivités, mais aux structures d’exploitation des entreprises délégataires. Ces charges, dont les frais de personnel, sont ensuite réparties sur les services délégués au moyen de clés de répartition dont la célèbre « valeur ajoutée des distributeurs d’eau ». De ce fait les comptes remis aux collectivités sont parfaitement théoriques et virtuels. Avec cette méthode, les charges augmentent automatiquement lorsque les tarifs des délégataires augmentent.

Il est parfaitement incohérent de voir aujourd’hui ces entreprises consentir des « rabais » incroyables, jusqu’à 80% de la tarification antérieure, lorsque les collectivités acceptent de poursuivre une DSP au regard des difficultés financières auxquelles doivent faire face les Trois Soeurs. (...)