
La demande mondiale en eau explose. Elle a été multipliée par 6 au cours du 20ème siècle. L’agriculture est l’activité la plus consommatrice d’eau alors que les habitants des zones rurales pauvres subissent des pénuries.
L’accès à l’eau salubre est une condition obligatoire pour vivre et pour produire en milieu rural (irrigation, ressources halieutique, abreuvement du bétail). L’agriculture nécessite approximativement 70% de la consommation annuelle d’eau douce, les ménages utilisent environ 10% et l’industrie près de 20%.
Il est important de souligner que les pratiques industrielles agro-exportatrices ont des conséquences néfastes sur les ressources en eau. En revanche, les paysanneries possèdent des savoir-faire traditionnels collectifs et individuels plus respectueux en matière de gestion durable de l’eau. (...)
L’agriculture irriguée et intensive a conduit à la multiplication des grands barrages et au pompage des nappes souterraines. La construction de nombreux grands barrages s’est faite sans consulter les populations concernées. Certaines ont du quitter leur habitat (1.9 million de personnes déplacées pour la mise en eau du barrage des Trois-Gorges en Chine) tandis que d’autres, en aval, se voient privées d’eau (les Irakiens subissent ainsi les conséquences du barrage construit par les Turcs sur l’Euphrate).
Pour le CCFD-Terre Solidaire, améliorer l’accès à l’eau salubre pour les populations rurales pauvres est une condition indispensable au développement. Une gestion durable de cette ressource fait appel à des techniques de production respectueuses de l’environnement et aux principes de démocratie participative. Face au modèle d’agriculture intensive et exportatrice imposé aux pays du Sud, un système alternatif s’avère nécessaire pour préserver les ressources d’eau de la planète et garantir la souveraineté alimentaire. Préserver l’eau d’aujourd’hui et de demain implique des décisions politiques, des solutions techniques et une révolution culturelle. Des réglementations étatiques s’avèrent ainsi indispensables. (...)