
Ecole Pasteur de Saint-Denis : le Dasen a attendu le dernier jour de classe pour acter la mutation des 6 enseignants dans d'autres villes du 93. Les enseignants de l'école poursuivent la grève a partir du 9 mai et appellent à une greve nationale à la rentrée pic.twitter.com/cFvdjfLRT6
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École Pasteur – Saint-Denis : six enseignants mutés de force
Vendredi 8 avril, plus de deux cents personnes, parents, enfants et enseignants, ont manifesté devant la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN) de Bobigny, en Seine-Saint-Denis, scandant : « On veut garder nos enseignants ! ». (...)
En effet, au retour des vacances de printemps, l’inspection académique a décidé de muter six enseignants de l’école élémentaire Pasteur, soi-disant pour nécessités de service et pour « retrouver la sérénité ». C’est en fait une sanction, destinée à faire baisser la tête à tous les enseignants combatifs, et la décision a provoqué la colère des parents, très remontés de voir leurs enfants privés du maître ou de la maîtresse auxquels ils sont attachés. La promesse du rectorat de nommer de nouveaux enseignants en mai est perçue comme une provocation, dans un département où les professeurs ne sont presque jamais remplacés.
Cette école, située dans un quartier très populaire, compte 300 enfants et 20 classes, soit 19 professeurs des écoles et un directeur. Les six enseignants menacés sont tous militants. Depuis quelques années, le gouvernement veut remettre en cause le fonctionnement collégial des écoles primaires et maternelles, où le directeur ou la directrice sont des collègues comme les autres. Ils sont déchargés parfois de la totalité ou d’une partie de leurs cours pour assurer des tâches administratives, mais ne sont en aucun cas les supérieurs hiérarchiques de leurs collègues.
Au contraire, dans cette école comme dans d’autres d’ailleurs, le rectorat envoie de nouveaux directeurs avec la mission de s’imposer comme des chefs, ce qui passe mal dans les équipes. À Pasteur, une nouvelle directrice a été nommée en septembre. Elle a pris de front les enseignants et tenté de monter les parents contre ces derniers. Cerise sur le gâteau, elle a donné en janvier une interview à un journal d’extrême droite, en révélant les noms et les téléphones d’enseignants de son école. (...)
En matière de répression contre des enseignants combatifs, le rectorat de Créteil n’en est pas à son coup d’essai. Au collège République de Bobigny, au lycée Angela-Davis de Saint-Denis, au lycée Jacques-Brel de Choisy-le-Roi, il a multiplié les sanctions, tentant de mettre au pas des enseignants jugés trop remuants. Cette attitude fait penser à ce qui se passe souvent à La Poste, à la SNCF ou dans bien des entreprises privées.
Cette nouvelle attaque ne passe pas. (...)