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Ecole, éthique et logique financière, des philosophes bordelais s’interrogent
Article mis en ligne le 3 octobre 2012
dernière modification le 2 octobre 2012

Alors que la morale laïque fait régulièrement la une de l’actualité politique et médiatique, Jean-François Dupeyron et Christophe Miqueu, maîtres de conférences en Philosophie à l’Université de Bordeaux IV (IUFM), organisaient ce 26 septembre une journée d’étude dédiée à l’éthique et à la déontologie dans l’Education nationale. Philosophes, sociologues, spécialistes de la théorie politique ou des sciences de l’éducation, ont ainsi questionné le modèle républicain et démocratique de l’école à la française au regard d’un système éducatif et de formation des enseignants régulièrement soumis aux doutes… quand il n’est pas franchement critiqué.

(...) Outre la critique de faire croire que l’éthique pourrait se réduire à « une application mécanique et servile de règles apprises », cette nouvelle épreuve apparaît donc pour Christophe Miqueu comme une sorte de poudre aux yeux, tentant de cacher le changement brutal d’une administration qui délaisse « une certaine organisation républicaine » au profit d’une organisation priorisant les questions de budget et de « rentabilité maximale de l’école et de la recherche ». (...)

Christophe Miqueu met en avant une forme de résistance constatée suite à la désorganisation induite par ce changement de mentalité de l’Ecole : « la désobéissance ». Il constate qu’elle se met en place « quand obéir viendrait contredire les principes fondamentaux de la République ». Ici les enseignants pris en exemple, « les désobéisseurs », ont justifié leurs actes par une nécessaire insoumission aux circulaires pédagogiques qui trahissaient les valeurs de la République ». Pour l’enseignant, trois caractéristiques fondent cette éthique : le « caractère impératif » de l’action, mais aussi son aspect « collectif et concerté » ainsi que son objectif de « rétablir des principes communs et fondamentaux ». En d’autres termes, « il n’y a que par la régénération de ces principes fondamentaux, dont celui de l’intérêt général, en lieu et place de l’intérêt commercial, que l’on pourra régénérer la République », conclut-il.