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Ecoles primaires occupées à Lyon en solidarité avec plus de 200 élèves sans toit
Article mis en ligne le 8 janvier 2015

Au mois de novembre, l’agglomération lyonnaise comptait au
moins 200 enfants sans toit dans les écoles, pour la plupart issus de parents
sans papiers. Le Réseau Education Sans Frontières constate une fois de plus que
la France réserve un sort inacceptable à ces élèves et s’associe aux actions qui
sont menées depuis plus d’un mois dans de nombreuses écoles : occupation des
locaux, repas solidaires, rassemblements, manifestations. Avec les nombreux
réseaux de soutien locaux (parents d’élèves, enseignants, habitants du quartier)
et le collectif « Jamais sans toit », une force collective remarquable se
construit et s’élève contre l’intolérable. La dynamique doit continuer,
s’amplifier et faire vivre l’espoir d’un mouvement puissant pour défendre
l’humain.

Le 20 novembre dernier, la France célébrait l’anniversaire de sa
signature de la Convention des Droits de l’Enfant. Le même jour, l’agglomération
lyonnaise comptait au moins 200 enfants sans toit dans les écoles. Ce constat
est insupportable. Tous les matins nous voyons arriver à l’école ces enfants
dans un état de fatigue et de santé que l’on peut imaginer.

Le droit à l’éducation est un pilier précieux de notre société, que les
citoyens consciencieux défendent à tout prix. Ce droit est à l’heure actuelle
bafoué : il n’est pas sérieux de penser qu’un enfant puisse suivre une scolarité
digne de ce nom lorsqu’il dort sur un trottoir, dans une voiture, sous une
tente. On admettra qu’aucune démonstration n’est nécessaire pour se convaincre
de cette évidence. Ainsi, les citoyens, enseignants et parents d’élèves ne font
que leur devoir lorsqu’ils alertent les autorités à ce sujet.

Le 20 novembre, les Droits de l’Enfant ne pouvaient être célébrés sans que
soit dénoncée cette situation catastrophique qui fait honte à la France. De
nombreuses écoles lyonnaises ont ainsi décidé de se mobiliser pour venir en aide
aux élèves sans toit et demander pour eux des solutions d’hébergement aux
autorités compétentes. Ce jour-là, dans le calme et dans le respect des
principes élémentaires de sécurité, plusieurs écoles ont entamé une occupation
des locaux scolaires afin d’éviter à des dizaines d’enfants de dormir dehors.
Cette décision collective et solidaire a été portée par des parents d’élèves
sensibles aux valeurs d’égalité et de fraternité. L’occupation des écoles a été
évoquée par plusieurs médias et a provoqué la consternation solidaire de
nombreux citoyens.

La réaction immédiate des autorités a été consternante, loin d’être à la
hauteur de la gravité de la situation. (...)

L’issue de la mobilisation n’est pas satisfaisante. Elle doit donc
continuer.

Pourtant, il y a une victoire. Il y a un espoir. Il y a une réussite : la
construction d’une incroyable solidarité en à peine plus d’un mois. Parents
d’élèves, enseignants, enfants, habitants des quartiers se sont rejoints dans un
esprit de solidarité et d’humanité. Pour certains cet engagement concret est
nouveau. Il y a donc une création nette d’énergie citoyenne.
(...)

A la base de cette dynamique, la création du collectif Jamais sans Toit.
D’autres réseaux comme le Réseau Education Sans Frontières ont joué un rôle de
soutien, avec leurs compétences spécifiques et leur expérience. Mais il faut
maintenant parler de réseau de réseau. C’est peut-être la bonne voie pour créer
une dynamique citoyenne puissante.

Il faut surtout ne pas parler qu’au passé car l’action continue. (...)