
Le saviez-vous ? En 2014, en France, les élections municipales ont lieu exclusivement à Paris et n’opposent que deux candidates : Nathalie Kosciusko-Morizet pour l’UMP et Anne Hidalgo pour le PS. C’est du moins ce que l’on serait enclin à croire eu égard à la couverture médiatique nationale accordée pour le moment à cet événement. À Paris, le bien nommé Le Parisien a déjà éliminé trois candidats à la mairie.
Le Parisien nous livre sa promesse pour les élections municipales : celle d’une couverture « neutre mais pas tiède » (...)
Il nous avait pourtant semblé comprendre qu’au moins cinq personnes défendant un parti concouraient aux élections municipales à Paris. Outre les deux déjà mentionnées, nous avons relevé la présence de Danielle Simmonet pour le Front de gauche, Christophe Najdovski pour Europe Écologie-Les Verts et Wallerand de Saint-Just pour le Front National.
D’ailleurs, ces cinq candidats étaient réunis le mercredi 29 janvier en soirée à la télévision et à la radio (sur LCI et Europe 1) pour un « grand débat » événementiel censé poser les enjeux de la campagne. Mais à en croire le traitement fourni par Le Parisien à cette occasion, la présence de cinq débatteurs était tout sauf évidente.
« NKM et Hidalgo : les enjeux du grand débat », pouvait-on lire en titre, ce mercredi-là, avec ce chapeau : « Aujourd’hui, [...] les deux candidates à la mairie de Paris s’affrontent pour la première fois en tête à tête ». (...)
Sur toute la page occupée par le compte-rendu du débat, les trois-quarts consistent en un face à face entre Anne Hidalgo et Nathalie Kosciusko-Morizet. Pour analyser, critiquer, discuter les idées qu’elles ont avancées ? Certainement pas. Sont passés au crible : leur « look », leur « attitude », leur « stratégie de débat », leur « gestuelle », leur « botte secrète », leur « phrase choc », leur « point fort » et leur « point faible ». (...)
S’étonnera-t-on de ce traitement de la municipale parisienne ? Certainement pas. Le Parisien reproduit à l’échelle locale ce qui se produit systématiquement à l’échelle nationale : les médias dominants choisissent leurs candidats (généralement ceux qui représentent le PS et l’UMP, agrémentés d’un outsider « surprise » en milieu de campagne), et font comme si ce n’était pas leur choix, mais celui exprimé par les sondages. (...)