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Greek Crisis
Emmanuel au pays d’Hermès
Article mis en ligne le 11 septembre 2017

(...) la “fusée” Macron est passée par Athènes, visite officielle et poussière cosmique !

D’abord, la frénésie marketing a largement préparé et accompagné cette visite d’Emmanuel Macron à Athènes. Aux yeux des Grecs, à part la... sympathie certaine et au-delà de la causerie impériale européiste du type : “Ce soir je veux que collectivement nous retrouvions la force de refonder notre Europe, en commençant par l’examen critique sans concession de ces dernières année” (le Président français aux côtés du Premier ministre grec Alexis Tsipras sur le Pnyx), l’essentiel dans cette visite tient du dépeçage économique, symbolique et structurel du pays faisant exactement suite à sa vassalisation néocoloniale accélérée et très actuelle.

“La Grèce est ainsi bradée à travers les accords de type colonial imposés par la Troïka et ce n’est pas de la sorte que l’Europe deviendra démocratique”, fait remarquer dans son communiqué commentant la visite Macron, le mouvement de Yanis Varoufákis “DiEM25” .

Ainsi, les 39 hauts représentants des très grandes entreprises françaises qui ont accompagné Emmanuel Macron à Athènes, procèdent non pas dans un cadre de coopération économique avec un minimum d’équité, mais dans celui des accords néocoloniaux imposés à la Grèce par l’Eurogroupe. Je dois rappeler que l’Eurogroupe n’a pas d’existence formellement légale quant au droit international (et européen), c’est un club informel des ministres de zone euro, où c’est d’abord la loi du plus fort qui s’impose à tous les autres, c’est-à-dire la loi de l’Allemagne.

C’est d’ailleurs pour cette raison que les cinq ordonnances réformant le Code du travail en France ont été présentées le 31 août au Conseil des ministres en présence et avec l’approbation du vice-chancelier allemand, et nous voilà ainsi dans le... nouveau monde du néocolonialisme pluridimensionnel mais oligopolaire.

À chacun son niveau de formatage, et pour ce qui du très bas niveau de formatage de la Grèce, parmi les accompagnateurs d’Emmanuel Macron, la presse a cru remarquer la présence de Jacques Le Pape, ancien directeur adjoint de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, nommé depuis 2016 à la tête du dit Fonds grec chargé des privatisations.

En réalité, il s’agit de cette agence fiduciaire imposée à la Grèce par le carcan des colonisateurs européistes et copiée sur le modèle de la Treuhand de nom complet Treuhandanstalt, laquelle était l’organisme de droit ouest-allemand chargée de la privatisation des biens de la République démocratique allemande (RDA) après la réunification du pays. (...)

dans les cafés grecs on estime qu’en dépit des messages officiels, le but de la visite Macron c’est de participer au dépeçage des biens du pays visité (eau, énergie, transports, télécommunications, renforcement même du contrôle par la mécanique sociale) : “La Grèce c’est un cadavre, donc le monde des puissants s’en sert”, analyse... publiquement énoncé dans le café du coin par le retraité Mitsos.

“Vous pouvez manger autant de la brioche que vous voulez !” nous dit ainsi d’après un dessin de la presse grecque Emanuel Macron... déguisé en reine Marie-Antoinette estampillée... Allemagne et apportant aussi le message : “Austérité - Coupes sobres - Chômage” (car la phrase présumée historique sur la brioche avait été attribuée comme on sait à Marie-Antoinette). Temps vraiment nouveaux ? (...)

Emmanuel Macron est reparti d’Athènes... comme il était déjà arrivé. Il n’aura pas vu, ni les soupes populaires qui reprennent dans la foulée du temps automnal qui s’annonce, ni les messages désespérés marqués au feutre par ceux de la dite “génération 400€”, autrement-dit, ces jeunes qui ne gagneront au mieux que 400€ par mois pour un travail qualifié et à temps plein.

Des histoires finalement... à Hérodote à se raconter alors sans fin, comme celle des sans-abri face à la mer profitant de l’énergie solaire, voilà une idée ayant peut-être échappé aux... investisseurs si bien accomplis au sein du cabinet Lagarde. (...)

“Les nouveaux arrivants sur le ‘marché’ du travail continueront à toucher le stabilisateur social du RSA tout en habitant chez leurs parents, à cumuler des stages de formation ou des petits boulots d’intérimaires pour un certain temps. Quelques points d’écarts sur le taux de la dette obligataire, et nous voici transformés en misérables Grecs, contraints de vendre la Tour Eiffel et le Louvre, alors que les aéroports de Toulouse, Lyon et Nice et d’autres biens publics ont déjà été cédés à des firmes privées sous la houlette de Mac(a)ron.”

“Fabius, alors au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, ambitionnait pour la France un avenir de pays touristique, une industrie de nations pauvres, certes, mais une activité non délocalisable. Mais bientôt les sites, les aéroports, les chaînes hôtelières seront tous aux mains d’entreprises étrangères au profit externalisé employant des travailleurs détachés ou des migrants chassés par les guerres.” (...)

“A ignorer la situation dans laquelle ont été plongés les Hellènes sous la domination du carcan européen, à fonder leurs espoirs sur un bonimenteur qui n’offre d’autre illusion que celle de les faire marcher, les Français concourent à leur malheur et à celle du monde. Il est vrai qu’ils tirent encore avantage à la position de leur pays comme protectorat étasunien capable de conserver quelques terrains de prédation protégés en Afrique, de plus en plus restreints.”

“La classe moyenne, spectatrice et rouage de l’acceptation de cette globalisation qui la précipitera tôt ou tard dans le camp des 99% de ceux d’en bas, témoigne de son insouciante légèreté qui lui fait conjurer cette issue. Elle s’offusque de ce qu’un parti ‘fasciste’ puisse prendre le pouvoir en France. Les conditions de la réalisation d’un fascisme à la mode du 20ième siècle sont révolues. Les structures de représentation parlementaire acclimatées au gouvernement de l’argent depuis deux siècles, avec la dose requise de suffrage universel, sont devenues encombrantes, les lois d’exception (‘Patriot Act’) et les états d’urgence sont adoptés comme nouvelle norme.” (...)

Lire aussi : Manolis Glezos à propos de la visite d’Emmanuel Macron à Athènes : « Je n’accepte pas l’invitation à être présent aujourd’hui à la profanation de la Pnyx »

La France, son peuple, les luttes du peuple et ses représentants ont toujours été les bienvenus pour le peuple grec.

Je me souviendrai toujours de l’énorme contribution de la France officielle, sous le Général De Gaulle, et du peuple français, qui ont empêché l’exécution des peines de mort qui nous avaient été infligées par le régime grec qui a suivi la guerre civile.

Mais, la visite d’aujourd’hui présente une différence majeure.

Aujourd’hui, c’est le droit du plus fort qui s’impose.

La Grèce impuissante, grâce aux mémorandums, accueille en tant qu’investisseurs l’invasion financière la plus cynique, en la personne d’un groupe qui accompagne le président français.

Les infrastructures qui n’ont pas encore été cédées, sont dans la file d’attente.

Nous ne vendons pas, nous bradons. (...)

Les manifestants venus aux abords de la Pnyx dire à Macron et Tsipras : « La Grèce n’est pas à vendre ! Les travailleurs ne sont pas des esclaves ! » ont été accueillis par les lacrymogènes réglementaires de la police anti-émeutes