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En 2012, les marchés menaçaient Hollande : casse le Code du travail, sinon...
Communiqué de presse de Crédit Agricole Cheuvreux.
Article mis en ligne le 9 mars 2016
dernière modification le 8 mars 2016

Début 2012, Reporterre avait publié cette note d’un analyste financier du groupe Crédit agricole-Cheuvreux. Son auteur, Nicolas Doisy, y exprimait très clairement les injonctions des marchés financiers au candidat "de gauche" : le président devra "déplaire aux électeurs", sans quoi les "marchés financiers [l’y] contraindront". On peut dire que M. Hollande respecte le programme... Il lance la réforme dite El Khomri.

« François Hollande et la rigidité du marché du travail en France : le marché cognera des deux côtés »

 Hollande devra clarifier sa position sur le marché du travail et la réforme fiscale, quand il sera élu Président le 6 mai comme il est probable. Il est jusqu’ici resté évasif sur les deux sujets pour de pures - mais compréhensibles - raisons électorales : la clarification ne ferait que repousser les électeurs populaires vers les extrêmes, compliquant ainsi l’équation politique.

 Mais Hollande a déjà signalé aux électeurs centristes qu’il ne remettrait pas en cause les mesures utiles qu’a prises son adversaire, à commencer par l’élimination des néfastes 35 heures. Jusqu’ici, il s’est aussi abstenu d’annoncer une augmentation substantielle des interventions de l’Etat, en s’engageant à ne pas augmenter les emplois publics.

 En tout cas, Hollande devra déplaire soit aux marchés financiers soit aux électeurs, comme Mitterrand - dont il était un conseiller économique - entre 1981 et 1983. Mais l’euro-pragmatiste qu’il est devrait être sensible à la menace d’attaques des marchés contre la dette française, notamment en raison de l’hostilité des partenaires de la zone Euro face à l’inaction française.

 En conséquence, dans le pire des cas (mais pas le plus probable), les marchés le contraindront à un tournant tel que celui qui s’était produit en 1983. Mais Hollande devra donner des gages à sa gauche, ne serait-ce qu’en raison du référendum raté de 2005 sur la Constitution européenne. Ses partenaires européens feraient donc bien de le laisser prétendre obtenir quelques concessions de leur part sur sa politique de croissance, même si elle n’est pas pertinente. (...)