Bandeau
mcInform@ctions
Travail de fourmi, effet papillon...
Descriptif du site
Slate.fr
En Arménie, les avortements ciblés menacent la population féminine
Article mis en ligne le 22 février 2018

Malgré l’interdiction en 2016 de pratiquer des IVG en fonction du sexe présenté par l’embryon, les familles arméniennes ont encore du mal à considérer l’arrivée d’une fille comme une bonne nouvelle.

« Parfois, il semble qu’il y a tellement de façons de détruire les femmes que nous en sont devenues invisibles. Il est des femmes que vous ne verrez jamais, parce qu’elles ne naîtront jamais », écrit Suzanne Moore dans le Guardian.

L’affirmation est faite depuis Gavar, en Arménie : après la Chine et l’Azerbaïdjan, il s’agit du troisième pays au monde où l’on pratique le plus d’avortements ciblés sur les embryons féminins. Selon les régions, entre 110 et 120 garçons y naissent pour 100 filles.

Prier pour porter un fils

Les avortements ciblés en fonction du sexe ont été interdits en Arménie en 2016, alors que le sexe-ratio montrait un écart considérable entre les hommes et les femmes et portait avec lui la menace d’une crise démographique. En dépit de l’illégalité de la pratique, celle-ci perdure dans la société. (...)

« Nous perdons 1.400 filles par an. À long terme, avec qui se marieront nos garçons ? Comment consoliderons-nous la nation arménienne ? Nous sommes seulement trois millions de personnes. Nous n’avons aucun droit à de telles pertes. Il n’y aura pas de mères pour donner naissance à des filles », s’inquiète le docteur Hrachya Khalafyan, qui dirige le centre médical Sevan à Yerevan.