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Rue 89
En Chine, une cyber-répression sans précédent contre les « rumeurs »
Article mis en ligne le 2 avril 2012

L’Egypte de Moubarak avait coupé Internet au plus fort du soulèvement. La Chine a une approche plus ciblée : elle punit les réseaux sociaux qui ont diffusé des « rumeurs » en privant de commentaires les internautes pendant trois jours.

Seize sites ont également été fermés et six personnes ont été interpellées pour « propagation de rumeurs » (une première information officielle avait fait état de 1 000 interpellations, mais a vite été retirée).

Ce sont les récentes rumeurs de coup d’Etat dans le pays, consécutives à l’éviction d’un des principaux dirigeants du Parti communiste, Bo Xilai, qui ont suscité cette mesure sans précédent de censure visant Weibo, l’équivalent chinois de Twitter lancé par le groupe privé Sina.com et qui compte plus de 200 millions d’utilisateurs, ou la très populaire messagerie instantanée QQ de Tencent.

(...) Les rumeurs de remous dans l’armée ont été largement relayées par Weibo ou Tencent, aujourd’hui victimes des représailles des autorités. (...)

Les réactions sont vives parmi les internautes chinois, devenus de plus en plus audacieux et habiles. Certains se sont exprimés par dessins (...)

D’autres appellent carrément à la résistance, et prônent le recours aux plateformes étrangères interdites, comme Twitter, accessible via des proxies, des logiciels de contournement de la « muraille de Chine électronique ». Les Chinois sont devenus experts dans l’utilisation de ces systèmes anticensure.

Les internautes avaient déjà trouvé le moyen de contourner la récente imposition de la règle de la véritable identité pour pouvoir créer un compte sur les plateformes de microblogging.

Cette affaire est le signe le plus sûr de la nervosité des autorités chinoises face à la libération de la parole générée par le développement du Web, et singulièrement depuis le succès fulgurant des sites de microblogging comme Weibo.
(...)

En bloquant les commentaires pendant trois jours, le gouvernement montre qu’il est en effet capable de réaction et n’entend pas perdre le contrôle. Il est fort à parier que ce ne sera pas suffisant pour faire taire des citoyens/internautes qui ont pris goût à la parole libérée.

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