Fin mars, un surveillant de prison de Neuvic-sur-L’Isle a été agressé par un jeune détenu furieux de ne plus capter les programmes télévisés sur son poste, suite au passage au numérique. Ce fut la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. C’était la troisième agression en un mois. Environ 40 surveillants du centre de détention de Neuvic se sont donc rassemblés devant leur établissement le 4 avril.
Au-delà de la multiplication des violences entre détenus et surveillants, cette agression révèle d’autres dysfonctionnements au sein de la prison de Neuvic en Dordogne, selon les syndicats. Ainsi, Thierry Dumonteil, responsable régional de FO-pénitentiaire déplore que ce détenu ait été "signalé à plusieurs reprises comme dangereux". Il estime que de tels détenus, condamné à 20 ans de réclusion criminelle pour meurtre, étaient dangereux pour eux-mêmes, pour les autres détenus et pour les personnels pénitentiaires. La direction pénitentiaire a été alertée plusieurs fois. Sans succès. Le syndicat a donc appelé le personnel en repos à se rassembler le 4 avril devant la prison. Une quarantaine d’agents s’est retrouvée dès 7h. Les manifestants ont remis une liste de doléances à la direction.(...)
Par ailleurs, lorsque ce détenu âgé de 25 ans a frappé un gardien parce qu’il ne captait plus la télé déréglée, après le passage au numérique, la veille, la présence obligatoire d’un membre de l’encadrement lors de l’ouverture de sa cellule avait été supprimée faute de personnel. Autre problème, mis en lumière par les syndicats, les heures supplémentaires. Elles ont été augmentées pour supporter l’accroissement des capacités d’accueils qui va passer de 400 à 436 détenus. Une situation, qui est loin d’être isolée dans les prisons en France. Si les syndicats n’obtiennent pas rapidement gain de cause, ils n’excluent pas d’autres actions.