
Alors que l’on vient de marquer en France le 10ème anniversaire de l’embrasement des banlieues françaises après la mort des jeunes Zyed Benna et Bouna Traoré à Clichy-sous-Bois, des femmes organisent, sous les auspices de la mythique Angela Davis, une "marche de la dignité" contre les violences policières.
Nul doute que ce samedi 31 octobre 2015 à Paris restera pour le Collectif de la Marche des Femmes pour la Dignité (Mafed) un « événement historique ». Composé uniquement de femmes, « subissant le racisme d’État, issues de l’immigration postcoloniale et/ou des quartiers populaires et roms », le groupe s’est constitué autour d’Amal Bentounsi. La fondatrice du collectif « Urgence Notre Police Assassine » a lancé l’idée d’une marche « contre le racisme et les violences policières », 32 ans après "la Marche pour l’égalité" et qui portait les mêmes revendications, et 10 ans après les révoltes des quartiers populaires provoquées par la mort de deux jeunes, Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, poursuivis par la police, dans un transformateur de Clichy-sous-Bois.
De Angela Davis à Podemos
La sociologue et anthropologue Nacira Guénif, l’ancienne présidente du Comité pour la Mémoire et l’Histoire de l’esclavage Françoise Vergès ou la jeune juriste Anina Ciuciu, auteure du livre "Je suis tzigane et je le reste", ont rejoint celle qui dénonce les violences policières depuis la mort de son frère Amine Bentounsi tué d’une balle dans le dos par un policier le 21 avril 2012. « La Marche s’adresse en premier lieu aux sans-voix : les jeunes des quartiers populaires, les femmes voilées, les Roms. On veut leur dire qu’ils ont des droits », explique la militante. De Podemos (Espagne) à Black Lives Matter (Etats-Unis), une centaine d’associations qui oeuvrent sur le terrain, en France mais aussi dans le monde, soutiennent l’initiative. L’américaine Angela Davis en est la marraine (...)