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En France, on n’a pas de GAFA, mais on a des idées (pour les taxer)
Article mis en ligne le 7 mars 2019

Des députés du centre et de la droite avancent une contre-proposition à la taxe sur les géants du net. Il est question d’évaluer leur « présence numérique » pour les imposer.

Annoncé l’an dernier, le projet de loi prévoyant la création d’une taxe spéciale visant les géants du net a été présenté en Conseil des ministres le mercredi 6 mars, comme prévu. Ce futur prélèvement, qui doit être mis en place cette année, doit permettre de récolter 500 millions d’euros tous les ans, en ciblant une trentaine d’entreprises. Mais le dispositif est censé est provisoire, en attendant une réforme fiscale plus globale. (...)

Ce n’est pourtant pas le seul texte que les parlementaires auront à débattre dans le cadre de la fiscalité du numérique. (...)

UNE PRÉSENCE NUMÉRIQUE SIGNIFICATIVE
À l’Assemblée nationale a été déposé un contre-texte, issu essentiellement des rangs de l’UDI. Cette proposition de loi, repérée sur Twitter par Jérôme Rabenou, chargé de mission auprès de la haute fonctionnaire de défense et de sécurité du ministère de la Justice, vise à imposer les revenus tirés d’une « présence numérique significative » en France. (...)

Les seuils proposés sont les suivants :

7 millions d’euros de chiffre d’affaires ;
100 000 utilisateurs ;
3 000 contrats commerciaux.
Autre élément notable, les conditions d’éligibilité pour imposer les revenus tirés de cette présence numérique significative : il suffit de remplir un seul de ces trois critères pour que l’entreprise tombe sous le coup de cette loi. Pour les élus, « cette solution présente l’avantage de s’appliquer à toutes les entreprises […] sans distinction de secteur d’activité, et sans risque de distorsion économique ». (...)

LA TAXE SUR LES GÉANTS DU NET BROCARDÉE
Les douze parlementaires qui soutiennent cette proposition de loi en profitent aussi pour dénoncer les effets supposés qu’aura le projet du gouvernement, décrit comme étant « contre-productif et à contre-courant de son objectif initial » car « ne fera que renforcer le mal que l’on prétend soigner ». Ils prédisent qu’elle renforcera la distorsion de concurrence entre les entreprises françaises et les géants du net. (...)

Reste maintenant à savoir quel avenir législatif aura la proposition de loi de l’UDI — qui est par ailleurs soutenu par quelques membres de la droite –, surtout face à un projet de loi du gouvernement qui devrait être soutenu unanimement par la majorité présidentielle. Pour l’heure, le texte a été renvoyé devant la Commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire.

Taxe sur les géants du net : le gouvernement s’efforce d’épargner les sociétés françaises (...)

Lire aussi : Gafa : la France lance sa propre taxe, faute de consensus europée
La taxe Gafa constitue une « première étape » dans la mise en œuvre « d’une fiscalité du XXIe siècle », a déclaré mercredi Bruno Le Maire. (...)

Les Gafa n’ont qu’à bien se tenir. Le gouvernement a présenté mercredi son projet de taxe sur les géants du numérique, censé faire de la France un pionnier en matière d’imposition de ces mastodontes du Web. La taxe Gafa, dévoilée en conseil des ministres, constitue une « première étape » dans la mise en œuvre « d’une fiscalité du XXIe siècle », a déclaré Bruno Le Maire en conférence de presse, évoquant la nécessité de « faire bouger les lignes ». « C’est une question de justice pour nos concitoyens », mais aussi pour « nos entreprises » : « Personne ne peut accepter que les grandes entreprises du numérique payent 14 points d’impôts de moins que nos PME », a poursuivi le ministre de l’Économie.

Selon la Commission européenne, le taux d’imposition moyen des multinationales du numérique, dites « Gafa » (acronyme pour Google, Amazon, Facebook et Apple), n’est que de 9 %, contre 23 % pour les entreprises européennes en général. Une situation qui prive les États membres d’importantes recettes fiscales. (...)

Le texte, qui sera débattu à partir d’avril au Parlement, prévoit un taux d’imposition de 3 % pour les entreprises qui font un chiffre d’affaires sur leurs activités numériques de 750 millions d’euros dans le monde et de plus de 25 millions d’euros en France. Le périmètre de la taxe couvre trois activités : les publicités en ligne, la vente à des tiers des données personnelles et l’intermédiation, c’est-à-dire les plateformes qui renvoient l’internaute vers un site tiers (mais pas les ventes réalisées par une enseigne via Internet sur son propre site). (...)