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Le Monde
En Italie, « nous avons cru que le droit d’avorter était acquis. Nous avons eu tort »
#ivg #droitdesfemmes #italie
Article mis en ligne le 30 septembre 2022
dernière modification le 29 septembre 2022

Après la victoire électorale de la coalition emmenée par par la très conservatrice Giorgia Meloni, des manifestants ont défendu un droit déjà fragile.

La pancarte est très simple, un bête morceau de carton, mais les mots tracés au feutre semblent d’une autre époque : « C’est mon corps, c’est moi qui décide. » Brandi par une très jeune fille, mercredi 28 septembre à Rome, le panneau renvoie pourtant à une inquiétude bien réelle, dans l’Italie d’aujourd’hui. Comme les autres manifestants autour d’elle, hommes et surtout femmes de tous âges, celle qui le tient au-dessus de sa tête estime que le droit d’avorter n’est plus vraiment respecté dans son pays. (...)

La présidente du parti postfasciste Fratelli d’Italia ne compte pas remettre en question la loi de 1978, qui dépénalise l’avortement en Italie. « Mais elle dit qu’elle veut favoriser le droit de ne pas avorter, s’alarme Leona, une infirmière à la retraite. C’est très préoccupant, parce que, ici, c’est le droit d’avorter qui est menacé, pas le contraire. Nous avons cru, nous autres féministes, que ce droit était acquis. Nous n’avons pas été assez vigilantes. Nous avons eu tort. »
Statut d’objecteur de conscience

En réalité, l’accès à l’avortement devient difficile en Italie, où près de 70 % des médecins susceptibles d’intervenir dans un avortement ont signé un formulaire leur donnant un statut d’objecteur de conscience. « Dans les universités catholiques, on endoctrine les jeunes diplômés pour leur faire signer ce papier dès la fin de leur cursus », affirme Emmanuele – il ne souhaite pas donner son nom –, étudiant en deuxième année de médecine à l’université publique romaine La Sapienza.

A certains endroits et notamment dans les zones très conservatrices, ce pourcentage est encore plus élevé. (...)

72 hôpitaux de la Péninsule affichent un taux d’objection situé entre 80 % et 100 %, tandis que 22 établissements comptent 100 % de signataires du fameux formulaire. (...)