
Pressions sur un journaliste de France Inter, plainte visant “Libération”, tri sélectif des journalistes habilités à couvrir le premier voyage officiel du président… Ces attaques contre la liberté de la presse menées par des membres du gouvernement, qui s’était pourtant fait le chantre de la moralisation de la vie publique, sont plutôt préoccupantes.
rde des Sceaux qui fait pression sur un journaliste de France Inter responsable d’une enquête sur des soupçons d’emplois fictifs au Parlement européen. La ministre du Travail qui porte plainte pour « vol, violation du secret professionnel et recel » suite à la publication dans Libération de documents listant les pistes étudiées pour la réforme du code du travail. L’Elysée qui pratique le « tri sélectif » des journalistes pour couvrir le premier voyage officiel du président de la République, au Mali… Les premières semaines du nouveau pouvoir En marche sont émaillées d’attaques plutôt préoccupantes contre la liberté de la presse. Et qui détonnent avec l’image de renouvellement et de moralisation de la vie politique distillée un peu partout. Dans un texte publié ce 13 juin, une vingtaine de sociétés ou de collectifs de journalistes (1) ont décidé de réagir. « Face à la liberté d’informer, le nouvel exécutif fait le choix de la tentative de pression, de la répression judiciaire et du procès d’intention, déplorent-elles. [… Ce sont] des signaux extrêmement préoccupants, quant à la manière dont [le nouveau pouvoir] conçoi[t] l’indépendance des médias et la protection des sources, ou plutôt leurs limites. »
Flagrant délit de mauvaise foi (...)
Média bashing et communication de crise
La campagne présidentielle avait déjà été riche en média bashing. La presse et les journalistes étaient devenus des cibles régulières lors des meetings de François Fillon et du Front national. Jamais pendant ceux d’Emmanuel Macron. Les temps changent, et le pouvoir semble donner des ailes. (...)