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En Nouvelle-Calédonie et Outre-mer, les OGM prospèrent presque sans obstacle
Article mis en ligne le 1er mai 2016
dernière modification le 29 avril 2016

Alors que Manuel Valls se rend en Nouvelle-Calédonie vendredi 29 avril, l’association Stop OGM Pacifique tente d’y sensibiliser la population au risque des organismes génétiquement modifiés. Car à Nouméa comme dans les DOM-TOM, la législation sur les OGM est très lâche.

Frédéric Guérin est arrivé en Nouvelle-Calédonie il y a six ans pour exercer son métier d’agrobiologiste. Il a alors découvert que, « dans cette partie du monde, il y a une profonde méconnaissance sur les OGM, on en est à expliquer ce que c’est ». Cherchant à savoir s’il existait une législation sur le sujet, il a navigué entre le gouvernement local et l’État français, est allé rencontrer les associations environnementales et de consommateurs. Personne ne savait. « On a mis plus de six mois à établir qu’il n’y avait pas de réglementation OGM, raconte-t-il. Car, ici, nous sommes un territoire d’outre-mer, donc les lois françaises et européennes ne s’appliquent pas, ni sur les cultures, ni sur l’étiquetage. »

Pour avertir sur le sujet, l’agrobiologiste a donc créé l’association Stop OGM Pacifique. Deux sujets l’inquiètent en particulier. D’abord, « il n’y a aucune production de semences sur l’île. Or, Hawaï, le plus grand laboratoire d’OGM de la planète, n’est pas si loin. De même que l’Australie, qui est un grand producteur d’OGM. » Deuxième inquiétude, « nos magasins sont plein de produits importés d’Asie, d’Australie ou d’Amérique, note-t-il. Certains produits asiatiques à base de soja ou certains aliments venant des États-Unis, il est très probable qu’ils contiennent des OGM. Nous demandons donc une législation équivalente à celle qui existe en France et en Europe ».

« Chez nous, on ne parle pas beaucoup des OGM »

À l’aide des associations françaises, Stop OGM Pacifique a donc rédigé une proposition de décret. En février 2014, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie en adopte une partie : l’importation de semences de céréales et de fruits est désormais interdite.

Mais depuis ? (...)

« les douanes de Hongkong refoulent régulièrement des papayes OGM. On craint des contaminations dans tout le Pacifique ». Dans les listes publiques du ministère de l’Agriculture hongkongais, on constate ainsi que des papayes hawaïennes, mais aussi chinoises, de Malaisie, de Thaïlande ou, encore plus proche de la Nouvelle-Calédonie, des îles Fidji, ont été refusées parce que positives au test OGM. « Or désormais on importe aussi des variétés de papayes des Fidji », rappelle-t-il.

Et surtout, depuis le premier décret adopté en février 2014, les politiques répondent aux abonnés absents (...)

Cette situation n’est pas propre à la Nouvelle-Calédonie. Une vingtaine de territoires aux statuts divers mais tous rattachés à des pays de l’Union européenne n’ont pas à appliquer la réglementation européenne en matière d’OGM. (...)