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Le Point
En première année de médecine, le quota n’a plus la cote
Article mis en ligne le 17 septembre 2018
dernière modification le 16 septembre 2018

Entre "bachotage" et "compétition", la première année des études de santé laisse un goût amer à ceux qui l’ont réussie, des jeunes médecins aux doyens de facs, jusqu’à la ministre de la Santé, tous favorables à une réforme de la sélection des futurs praticiens.

"Sur le moment, il y a énormément de stress. Je voulais absolument être médecin et je ne pouvais pas imaginer rater le concours." Plus de trente ans après sa première année de médecine, Agnès Buzyn reste marquée par cette période "difficile".

Aujourd’hui encore, "il y a trop d’enfants qui souffrent. Cette première année n’est plus supportable, c’est un gâchis", a-t-elle déploré jeudi sur France 2, promettant de "traiter (ce) mal-être" par "une réforme des études de santé" que "le président de la République annoncera la semaine prochaine", dans le cadre de la "stratégie de transformation du système de santé" promise en début d’année.

Vu de l’extérieur, la première année commune aux études de santé (Paces) s’apparente à un jeu de massacre : sur les quelque 60.000 étudiants inscrits, seulement 13.500 ont été autorisés cette année à poursuivre leur cursus en médecine, dentaire, pharmacie ou maïeutique (sage-femme).

Ce quota, appelé "numerus clausus", permet depuis près d’un demi-siècle au pouvoir politique d’ajuster la démographie médicale. D’abord à la baisse, dans l’espoir de réduire les dépenses, sans grand succès. Puis à la hausse, face aux pénuries croissantes et à l’apparition de déserts médicaux.(...)

Dans sa fac parisienne, "90 % des étudiants avaient une philosophie compétitive" et "l’ambiance n’était pas très sereine".

Lui-même était "devenu comme une machine, avec des horaires réglés à la minute pour devenir le plus performant possible et ingurgiter un maximum de connaissances".

"Une guillotine"
"Ce n’était que du bachotage", confirme Sandra Henocq, 29 ans, elle aussi généraliste dans le Val-de-Marne, où elle a débuté ses études en 2007.

Elle raconte les soirées, weekends et vacances sacrifiés "à apprendre par coeur des connaissances qui n’ont pas été très utiles par la suite", pour réussir un concours qui "sélectionne les gens qui travaillent beaucoup et qui ont beaucoup de mémoire, mais pas en fonction de leurs qualités relationnelles et humaines". (...)