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observatoire des inégalités
Entre 1,1 et 12 millions de précaires de l’énergie
Article mis en ligne le 15 janvier 2017
dernière modification le 6 janvier 2017

La précarité énergétique concerne entre 1,9 % et 20 % des ménages, soit entre 1,1 et 12,1 millions de personnes suivant la définition que l’on utilise, indique l’Observatoire national de la précarité énergétique (ONPE) à partir des données de l’enquête Logement de 2013 réalisée par l’Insee. Les précaires sont les personnes qui n’arrivent pas à se chauffer correctement du fait de leurs faibles moyens ou de leurs conditions d’habitat. Il existe plusieurs façons de la mesurer, qui aboutissent à des résultats dont l’amplitude va de un à dix.

(...) l’ONPE a construit un indicateur qui combine à la fois la notion de bas niveaux de vie et de dépenses d’énergie élevées. Un ménage est dit « précaire » si sa dépense en énergie est supérieure à la dépense médiane nationale et si son revenu net (moins les impôts et les charges de logement hors chauffage) est inférieur au seuil de pauvreté par personne [1]. L’Observatoire calcule deux versions de cet indicateur : elles rapportent la dépense d’énergie soit à la composition du ménage, soit à la taille du logement. 10,3 % des ménages (4,8 millions de personnes) seraient concernés dans le premier cas et 13,9 % des ménages (8,5 millions de personnes) dans le deuxième cas. (...)

Le plus inquiétant, c’est que tous les outils de mesure laissent penser que le phénomène progresse. Chacun des indicateurs estimé augmente entre 1996 (première année de mesure) et 2013. Il faut rester prudent car les mesures sont réalisées à intervalles très espacés (1996, 2002, 2006 et 2013) et une année particulièrement froide peut influencer les résultats. Une sensibilité plus grande à la qualité du logement peut aussi influencer l’indicateur subjectif. Mais, comme le montre notre graphique (ci-dessous), la hausse des prix de l’énergie y est certainement pour beaucoup. L’augmentation a été très nettement supérieure à l’inflation depuis 2005 : entre 1996 et 2015, alors que les prix ont globalement progressé de 30 %, ceux de l’énergie payés par les ménages pour se chauffer (électricité, gaz et fioul domestiques) se sont accrus de plus du double, 70 %. (...)