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« Entropia » : comment vivre heureux après l’effondrement
Entropia. La vie au-delà de la civilisation industrielle, de Samuel Alexander, éditions Libre & Solidaire, mars 2017, 192 p., 14,90 €.
Article mis en ligne le 8 novembre 2017
dernière modification le 7 novembre 2017

Le roman d’anticipation « Entropia, la vie au-delà de la civilisation industrielle », de Samuel Alexander, campe une communauté insulaire qui a mis sur pied une économie indépendante des énergies fossiles. Un plaidoyer convaincant pour la décroissance et pour la préparation aux chocs (économiques, climatiques, politiques) à venir.

Nous sommes en 2099. La civilisation industrielle s’est effondrée depuis 70 ans déjà. Sur une île au large de la Nouvelle-Zélande, une communauté utopique fondée par un magnat de la finance qui a radicalement changé de vie à la suite d’une brutale prise de conscience, vit en autosuffisance, complètement coupée du reste du monde. Un réseau d’eau salubre et fiable, de la nourriture de qualité pour tous, des logements construits avec le soutien de la communauté, un système politique et social égalitaire, de l’électricité issue d’énergies non fossiles en quantité limitée mais suffisante pour les usages jugés essentiels, quelques petites industries, une culture raffinée… 170 ans après sa création, Entropia ressemble au rêve qu’en faisait son créateur : « Une communauté autonome et respectueuse de l’environnement dans laquelle les êtres humains seraient capables de vivre librement, paisiblement, et heureusement, sous une forme d’autogouvernement. » (...)

La véritable histoire de l’île commence en 2027 quand une action directe menée par une poignée de militants entraîne une explosion brutale et durable des cours du pétrole. Celle-ci déclenche un effondrement économique généralisé avec son lot de révolutions mais aussi de famines et de guerres. Avec l’effondrement s’ouvre une période que l’auteur appelle la « Grande Rupture » au cours de laquelle les habitants d’Entropia doivent faire face « aux véritables défis du maintien de la vie après la catastrophe ». L’effondrement, en les isolant définitivement du reste du monde, les oblige à surmonter dans la douleur les défis du quotidien en temps de pénurie : se nourrir, se loger, se soigner… Car, malgré leurs efforts pour atteindre l’autonomie matérielle, la communauté était encore grandement dépendante du capitalisme et des énergies fossiles pour la satisfaction de ses besoins élémentaires. Le livre raconte comment la population de l’île s’est organisée pour survivre à la Grande Rupture et mettre en place une « économie désindustrielle » écologiquement soutenable et socialement juste.

La joie que procure une vie simple et libérée de la course au toujours plus (...)