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Non-Fiction
Espérer l’avenir
L’espoir a-t-il un avenir ? Monique Atlan Roger-Pol Droit Éditeur : Flammario
Article mis en ligne le 10 avril 2016
dernière modification le 8 avril 2016

« Vivre sans espoir c’est cesser de vivre », a dit Dostoïevski. Un plaidoyer pour l’espérance.

Un premier constat : la crise de l’avenir

En titrant leur ouvrage « L’espoir a-t-il un avenir ? », les auteurs révèlent le lien étroit qui unit vitalement l’espoir et l’avenir. Ce faisant, ils mettent le doigt sur l’un des problèmes contemporains le plus visible de nos sociétés, à savoir : pense-t-on encore l’avenir comme porteur de sens, de rêve et donc d’espoir ? L’espoir n’est-il pas la force capable de transcender les murs épais d’une réalité prétendument établie et indépassable ? Ne représente-t-il pas le mouvement vers l’avant d’un monde meilleur ? Ce qui pousse les hommes à agir en vue de réaliser un souhait, qu’il se manifeste sous la forme d’une idée, d’un idéal, d’une société meilleure, d’un perfectionnement moral ou d’un changement jugé favorable ?

Autrement dit, on espère toujours vers l’avenir, car c’est à son horizon que se dessine la possibilité d’un changement radical. Or l’avenir semble aujourd’hui réduit à un présentisme aliénant, seul à même de nous accorder la certitude et la sécurité tant recherchées, face à un futur de plus en plus perçu comme apocalyptique et incertain. La profusion d’objets technologiques, connectés et portatifs, renforce à la fois cette domination du seul présent et la fuite de l’avenir dans une échappée virtuelle plus ou moins consciente. Ainsi est-il « aisé de constater combien, dans une telle souveraineté du présent, l’espoir entre en crise. En effet, comment espérer, et en quoi, si l’avenir paraît inexistant, impossible à figurer, à mettre en perspective, donc à désirer ? […] Dans cette sorte d’arrêt présentiste qui se tient au cœur du malaise et du désarroi contemporains, il semble bien que l’espoir n’ait plus de place pour se constituer, plus de récit à quoi s’accrocher » .

Alors l’espoir a-t-il définitivement disparu, à tel point que l’avenir de l’homme semble compromis ? Au regard de certaines idéologies comme le transhumanisme, il ne fait aucun doute que l’avenir ne doit plus être celui de l’humain, obsolète, mais bien du posthumain, augmenté technologiquement. Pareille idéologie est caractéristique de ce malaise contemporain qui affaiblit l’espoir. Car si l’espoir est intimement lié à l’avenir, il est également indissociable de la condition humaine. (...)