
La nouvelle a fait les grands titres de tous les journaux de Bogotá. Dimanche, à La Havane, les délégués des FARC et du gouvernement colombien ont annoncé qu’ils avaient trouvé un accord sur le premier sujet à l’agenda des négociations : l’agriculture. Cela faisait 30 ans que les FARC et le gouvernement colombien n’avaient plus signé d’accord.
(...) Le gouvernement, à la solde des grands propriétaires, et les FARC, issus des couches paysannes exploitées, ont dû mettre de l’eau dans leur vin pour obtenir un accord. Ainsi, la déclaration commune ne parle pas de réforme agraire stricto sensu mais bien de « faire en sorte que le plus grand nombre d’habitants sans terre ou avec des terres en quantité insuffisante puisse y accéder » (3). Humberto de la Calle, à la tête de la délégation gouvernementale, a déclaré que : « le petit paysan constitue la pierre angulaire de l’accord » tout en rappelant que l’ensemble des décisions prises « n’auront pas d’impact sur la propriété privée ».
Les négociations
La nature concrète des accords ne sera dévoilée qu’à la fin du processus de négociation de paix qui prévoit quatre autres volets : la participation et les garanties à l’exercice d’une opposition politique, la fin du conflit armé, l’issue au problème du narcotrafic et la réparation des victimes du conflit. Il y a donc encore beaucoup de pain sur la planche mais ce premier résultat, concret, obtenu après 6 mois de discussion, est un bon signal pour la suite du processus. (...)