Dans le sondage, la question est posée après une longue introduction... plutôt orientée.
(...) Le sujet est amené après une introduction relative longue et dont le contenu est loi d’être neutre (ce qui n’est pas rare dans ce genre de sondage).
Ainsi, et alors que la plupart des médias ont repris les résultats de cette enquête en expliquant que 41% des Français étaient pour un « pouvoir politique autoritaire », les sondés, eux, ont répondu à une question bien plus conséquente :
« Certains pensent que la France doit se réformer en profondeur pour éviter le déclin mais qu’aucun homme politique élu au suffrage universel ne disposera plus du pouvoir nécessaire pour mener à bien ces réformes et que dans ce cadre, il faudrait que la direction du pays soit confiée à un pouvoir politique autoritaire, quitte à alléger les mécanismes de contrôle démocratique s’exerçant sur le gouvernement. Vous personnellement, êtes-vous tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord ou pas du tout d’accord avec cette opinion ? »
Nul média n’a évidemment repris cet intitulé dans son intégralité. Or ici, plusieurs idées sont suggérées à la personne interrogée avant d’en venir au sujet principal : 1/ La France est proche du déclin, 2/ Elle doit se réformer en profondeur, 3/ Aucun homme politique élu au suffrage universel ne disposera plus du pouvoir nécessaire pour mener à bien ces réformes. Ce n’est qu’à l’issue de ces présupposés, prêtés au début de la question à un vague « certains », que la notion de « pouvoir politique autoritaire » est amenée. Et encore - dernière suggestion, et non des moindres -, il ne s’agirait, pour ce régime, que d’« alléger » - terme plutôt positif - « les mécanismes de contrôle démocratique ».
Pas sûr que le taux « d’accord » eut été le même si la question s’était limitée à : « Êtes-vous d’accord ou avec l’instauration d’un pouvoir politique autoritaire ».